Ce fut le sauve qui peut hier dans l’après-midi au marché Grand Yoff. Des jeunes marchands ambulants se sont frottés aux agents de la mairie de ladite commune. Des jeunes qui refusent de plier à la volonté manifeste de la municipalité qui « cherche à organiser les lieux. »
Les choses ont pris une autre tournure hier. Car selon les marchands ambulants ce sont des agents de la mairie qui ont tout ravagé et ont voulu récupérer les bagages des marchands. Selon des jeunes marchands ambulants, des agents auraient brandi des armes blanches. Il s’en est suivi une bataille rangée entre les marchands ambulants et les agents de la mairie envoyés par le maire de la commune. « C’est à cause de la large victoire de Diomaye qu’il est en colère. Nous sommes avec Diomaye mais c’est comme si le maire faisait du sabotage », ont lancé des jeunes marchands. Pour Mouhamed Ndiaye, vendeur de téléphone, cela fait des jours qu’ils sont persécutés par les agents de la mairie. « Des tables calcinés et des jeunes sont en colère. A la période de fête, chacun paie 10.000 ou 5 milles. Ce qui est anormal. Tous ont tenté de nous faire mal. Nous avons riposté » a asséné Khadim Thiaw, marchand ambulant.
Cela fait quelque temps que les agents viennent les chasser. « Nous recevons sans cesse des sommations. Ils saccagent nos bagages pour un rien. C’est dommage », ont fustigé les jeunes commerçants. Même son de cloche pour un autre marchand qui a asséné leurs vérités : « Ils sont venus nous dire de déguerpir car ils doivent balayer les lieux. Mais c’est faux. Les nervis nous ont forcés et nous avons riposté. Nous sommes là pour travailler et rien d’autre. » Cheikh Mbacké Sarr, le président du regroupement des marchands ambulants de Grand Yoff a apporté des éclairages. « La mairie nous avait informés d’une séance de nettoyage mais c’est après que les choses ont pris une autre tournure. Car des nervis ont voulu s’accaparer des produits des marchands ambulants pour les jeter en dehors du jardin. Le maire a refusé de discuter », a argué Cheikh Mbacké Sarr. Des jeunes qui ne comptent pas reculer d’un iota et comptent bien travailler tout en restant sur place. « Près de quatre jours nous n’avons pas travaillé à cause des agents de la mairie », clament-ils.
La police est intervenue pour dissuader les jeunes marchands ambulants. Des traces de pneus brûlés prouvent que les nerfs étaient tendus. Dans la soirée, la mairie de la ville de Dakar a publié un communiqué dans lequel l’institution a démenti les vidéos qui ont circulé sur le net « prétextant une opération de déguerpissement aux parcelles assainies et à Grand Yoff. Des allégations fausses et infondées. Les opérations de déguerpissement sont menées conformément aux processus édictés par la loi et les municipalités concernées ont notre soutien car cela vise à assurer l’ordre et la légalité dans leurs juridictions respectives. »
La ville de Dakar a rappelé l’importance aux populations « de respecter les lois et les procédures en vigueur (…) et se dit engagée à respecter la sécurité, la dignité et les droits de tous les citoyens et aux respects des normes établies. »
MOMAR CISSE