Les Togolais ont commencé à voter lundi matin pour élire députés et conseillers régionaux, un scrutin qui se tient juste après une réforme éclair de la Constitution destinée selon l’opposition à prolonger le président Faure Gnassingbé au pouvoir.
A l’ouverture du bureau de vote du quartier d’Hedzranawoé, à Lomé, la capitale, aux alentours de 8 heures du matin, pas d’affluence massive mais des électeurs sereins venus voter dans le calme. Le Togo, petit pays de 8,8 millions d’habitants coincé entre le Bénin et le Ghana, est dirigé par la famille Gnassingbé depuis les années 1960 : l’actuel président, Faure Gnassingbé, est arrivé à la tête de l’Etat en 2005 à la suite de son père, Eyadéma Gnassingbé, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant près de 38 ans.
Ce double scrutin législatif et régional intervient dans un climat politique très tendu après l’adoption le 19 avril d’une nouvelle Constitution qui fait basculer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Des affiches électorales du parti au pouvoir au Togo, l’Union pour la République (UNIR), à Lomé le 24 avril 2024. Désormais, le pouvoir réside entre les mains d’un Président du Conseil des ministres lequel sera le chef du parti majoritaire à l’Assemblée.
Faure Gnassingbé étant l’actuel président du parti majoritaire, UNIR, il pourrait assumer ce nouveau poste immédiatement et demeurer aux manettes du pays, ce que l’opposition dénonce comme « un coup d’Etat institutionnel ». Les Togolais, dont près de 60% ont moins de 25 ans, vivent toujours dans une situation de grand dénuement matériel, notamment dans les zones rurales, même si le taux de pauvreté a diminué de 60% en 2006 à 40% en 2023, selon la Banque mondiale.
L’économie togolaise reste stable avec une croissance annuelle autour de 5%, principalement tournée vers les services, notamment avec le port autonome de Lomé, et l’agro-industrie. Des investissements ces dernières années ont permis d’améliorer les infrastructures routières et aéro-portuaires. Depuis quelques années, comme ses voisins, le pays fait face à la menace jihadiste avec des attaques régulières dans le nord du pays.