Vigile de son état, Mamadou Ndiour et ses acolytes ont comparu hier jeudi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits d’association de malfaiteurs, de vol en réunion, de violence et voie de fait, de rébellion et d’offre ou de cession de drogue. Si le juge suit le réquisitoire de la procureure, les prévenus vont croupir les cinq prochaines années en prison.
C’est un scénario digne d’un film hollywoodien ! Après avoir été la cible de Mamadou Ndiour et ses compères, Baye Ndiaga Sylla n’en revient toujours pas. Alors qu’il venait de retirer deux chèques à la Cbao pour le compte du commerçant Thierno Niang, le coursier est retourné au bureau de change, sis à un immeuble du Centre-ville. Mais dès qu’il est entré dans l’ascenseur, Ndiassé Sarr, Cheikh Dione et Sadio Demba se sont rués sur lui. Ainsi, ils l’ont acheminé du haut de la terrasse de l’immeuble où, ils l’ont ligoté des pieds et des mains, puis bâillonné avec du scotch, avant de le dépouiller de son sac contenant la somme de 42 millions FCFA. Au moment où, Mamadou Ndiour, vigile de l’immeuble faisait le guet.
Trahis par les caméras de surveillance installées sur les lieux, les malfrats vont tomber dans le panier à salade des limiers du commissariat central de Dakar, dans la nuit du 24 au 25 Août dernier.
Inculpés pour des faits d’association de malfaiteurs, de vol en réunion, de violence et voie de fait, de rébellion et d’offre ou de cession de drogue, les prévenus ont été jugés hier jeudi, par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Né en 1984 et menuisier de profession, Ndiassé Sarr renseigne qu’ils ont planifié l’agression. « C’est Mamadou Ndiour qui nous a avisés de la présence du coursier dans l’immeuble. Après l’avoir conduit à la terrasse, nous l’avons bâillonné et ligoté, avant de prendre l’argent. Chaque membre de la bande a eu 4,2 millions de nos francs. Suite à notre arrestation, nous avons restitué tout l’argent », confie-t-il.
Âgé de 39 ans, Mamadou Ndiour soutient qu’ils se sont partagé le butin le même jour dans la quincaillerie d’Ousmane Sall, sise à Cambérène. « Je ne suis pas un voleur. Je percevais un salaire de 100.000 francs. J’ai deux épouses et deux enfants. J’étais fauché comme un rat d’église », se justifie-t-il.
Même son de cloche pour Ousmane Sall qui a toute même nié les faits de rébellion à l’encontre des policiers lors de son interpellation.
Arrêté avec 1,25 kg et 36 cornets de chanvre indien, Amar Sall soutient que la drogue appartient à son ami, Sadio Demba. Des affirmations corroborées par ce dernier. « J’avais gardé dans le sac 4,2 millions et trois cornets de chanvre indien destinés à ma consommation personnelle. J’ai été interpellé chez Amar Sall. Toutefois, celui-ci n’a pas participé à l’agression », allègue M. Demba
Vu la constance des faits, la représentante du Ministère public a requis cinq ans de prison ferme contre les prévenus. « Ils ne devaient pas comparaître devant cette barre. Ils ont posé des actes criminels. Amar se présente comme un intellectuel, alors que c’est la deuxième fois qu’il comparaît pour les mêmes faits. Il gravite autour de la drogue », charge la procureure.
Par ailleurs, la défense a sollicité une application bienveillante de la loi. Conseil d’Amar Sall, Me Assane Dioma Ndiaye a plaidé la relaxe au bénéfice du doute.
Cependant, les prévenus devront prendre leur mal en patience en prison. Ils connaîtront leur sort le 14 septembre prochain.
KADY FATY