Détenu à la maison d’arrêt de Reubeuss, Mapenda S., 52 ans, est soupçonné d’être le principal complice de son fils, G. S, lequel a pris la fuite quand des gendarmes ont fait irruption dans la demeure familiale pour l’interpeller. Le trafiquant notoire de drogue a abandonné sur les lieux 10 kg de chanvre indien. Mais, c’est son père qui a payé le prix fort.
Voilà deux ans que Mapenda S. croupit à la citadelle du silence. Le père de famille a été appréhendé quand des gendarmes se sont présentés chez lui à Hann Ferraille. En effet, les pandores voulaient mettre le grappin sur le nommé G. S. qui entretenait un réseau de trafic de chanvre indien. En voyant les hommes en bleu, le dealer a pris ses jambes à son cou. Mais, il a abandonné 10 kg de chanvre indien dans l’enclos des moutons qui se trouve à la terrasse. Après avoir saisi le stupéfiant, les gendarmes ont entendu certains membres de la famille du fugitif. Ces derniers qui ont longtemps décrié les agissements du jeune trafiquant, ont accablé son père Mapenda S. Ils feront savoir aux enquêteurs que Mapenda était au courant de l’activité illicite de son fils, mais il le couvrait.
Il lui arrivait même de stocker le produit nocif dans sa chambre. Allant plus loin, l’un des témoins a indiqué avoir subi des menaces lorsqu’il est allé dénoncer le malfaiteur à la police. Des allégations confortées par Boubacar B. Interpellé sur les lieux, celui-ci a assumé être un fumeur de chanvre indien. Il a ajouté que le dealer s’approvisionnait en Gambie et qu’il était de mèche avec son papa. À son tour, Serigne Fallou N. a reconnu avoir été surpris sur les lieux avec G. S. Visés pour association de malfaiteurs et complicité de trafic intérieur de drogue, le trio a été jugé hier, par la chambre criminelle de Dakar. Né en 1971, Mapenda a contredit ses proches. « Je vivais dans une maison familiale. J’ai vu la drogue à la gendarmerie. Je ne connaissais rien des activités de mon fils. J’avais gardé deux moutons dans l’enclos.
Le reste des bêtes appartient à mon cousin Gora. La menuiserie était mon gagne-pain. Je quittais la maison le matin pour y revenir la nuit », a expliqué le quinquagénaire. Il sera lavé à grande eau par Boubacar B. qui est revenu sur ses déclarations préliminaires. Âgé de 30 ans, Serigne Fallou a, pour sa part, informé qu’il travaillait comme journalier dans une entreprise de la place. « Je détenais 45.000 francs au moment de mon interpellation. Je ne connais pas G. S. », a-t-il précisé. Prenant la parole, le maître des poursuites a demandé à la chambre de condamner Mapenda S. à trois ans ferme, après requalification des faits en complicité d’offre ou cession de drogue. Concernant Boubacar B. et Serigne Fallou N., le parquet a requis leur acquittement. Les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement de tous les accusés, lesquels ont été arrêtés courant août 2020. L’affaire sera vidée le 9 mars 2023.