Des effets protecteurs du cannabis sur la cognition, vraiment ? Pour la première fois, une étude a examiné le type, la fréquence et la méthode de consommation du cannabis, en se concentrant sur une population plus âgée que d’habitude. Des résultats à confirmer dans des études à plus long terme.
D’après une étude publiée dans Current Alzheimer Research, la consommation récréative de cannabis (c’est-à-dire pour le plaisir) peut être associée à une diminution du risque de « déclin cognitif subjectif » (DCS) chez les adultes de plus de 45 ans, par rapport aux non-consommateurs. À noter que les personnes atteintes de DCS présentent un risque deux fois plus élevé de démence, pour laquelle il n’existe encore aucun traitement.
Près de 4 800 adultes américains âgés de 45 ans et plus ont partagé leurs données issues du système américain de surveillance des facteurs de risque comportementaux de 2021. Le DCS correspondait à une augmentation autodéclarée de la confusion ou de la perte de mémoire au cours de cette année-là. Le type de cannabis (médical ou récréatif), la fréquence et la méthode de consommation (par exemple fumer, manger, vaporiser) ont été pris en compte dans les résultats.
Des différences entre cannabis récréatif et médical
Il n’y avait pas de différence dans les probabilités de DCS en fonction de la fréquence et de la méthode de consommation du cannabis. Au contraire, la différence de composition entre le cannabis médical (à teneur plus élevée en CBD) et le cannabis récréatif (à teneur plus élevée en THC) pourrait expliquer ces résultats. « Les consommateurs non médicaux utilisent souvent le cannabis pour améliorer leur sommeil et réduire leur stress, relate un communiqué.
Un mauvais sommeil et un stress chronique augmentent le risque de démence, de sorte que la protection dans le cas du DCS pourrait provenir de l’amélioration du sommeil et du soulagement du stress que procure le cannabis. »
Si l’étude suggère que le cannabis présente des bienfaits sur la cognition des plus de 45 ans, il est essentiel de mener des études longitudinales sur plusieurs années. « Nous en avons besoin pour voir si la consommation de cannabis à des fins non médicales protège notre cognition au fil du temps. C’est quelque chose que nous ne savons pas encore, mais cette recherche est entravée par le fait que le cannabis reste illégal au niveau fédéral », a précisé Roger Wong, professeur adjoint au département de santé publique et de médecine préventive.