Le parti Pastef est largement sorti vainqueur des législatives anticipées de 2024. Il aura, très certainement, la majorité absolue souhaitée pour gouverner. Ainsi, aucun obstacle ne se dressera sur son chemin. Le parti contrôlant désormais toutes les sphères du pouvoir. Donc, les choses sérieuses vont commencer pour l’équipe gouvernante au pouvoir. Elle va pouvoir travailler à mettre en pratique sa vision.
Tant les sénégalais sont impatients et les défis énormes. Il aura ainsi, après l’installation de la future Assemblée, pour première préoccupation, de supprimer les institutions budgétivores du Conseil économique social et environnemental (Cese) et du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Cela fait partie de leurs préoccupations premières. Ensuite, viendront les autres urgences notamment l’installation de la Haute Cour de Justice (Hcj) pour pouvoir juger toute personne qui sera en porte à faux avec la loi notamment dans le cadre de la reddition des comptes.
L’installation de cette institution est, rappelons-le, une exigence de la loi quelle que soit la majorité à l’Assemblée nationale. Viendront après les réformes institutionnelles autres que judiciaires qui ont fait l’objet de consensus au cours des assises de la Justice notamment l’instauration d’un juge des libertés, la réduction des pouvoirs du procureur, etc.
D’autres réformes institutionnelles pourraient suivre. Mais elles devront découler d’un dialogue plus large qui n’a pas encore eu lieu et qui pourrait attendre. Le souhait est de voir réduire la toute-puissance du Chef de l’Etat, de revoir ses relations avec la Primature et avec les autres institutions comme l’Assemblée, etc. Viendrons enfin les grandes réformes sur le plan économique c’est à dire la mise en exécution de la vision « Sénégal 2050 ». Car, c’est là où le nouveau régime est vraiment attendu. Il faudra qu’il mette en place les réformes administratives, financières, techniques, nécessaires à améliorer le climat des affaires et des investissements afin de remettre l’économie sur les rails. Ils devront aussi s’attaquer à la vie chère et soulager la souffrance de leurs compatriotes. S’ils font comme Macky en privilégiant la reddition des comptes, même si c’est important, ils perdront du temps et seront sanctionnés par des sénégalais fatigués parce qu’écrasés par les difficultés économiques.
Le Pastef a actuellement le vent en poupe. Mais cela ne saurait perdurer si Sonko et Diomaye ne se mettent pas sérieusement au travail pour soulager la souffrance de leurs concitoyens. Les polémiques stériles doivent être définitivement derrière nous.
Assane Samb