L’ancien ministre de la jeunesse s’est prononcé, ce samedi, sur la centralisation des dépenses d’investissement par Ousmane Sonko. Pape Malick Ndour estime que cette centralisation limiterait les marges de manœuvre des responsables des programmes et rappelle au chef du gouvernement ses déclarations concernant la « sincérité » du budget 2025.
La semaine dernière, en conseil des ministres, il a été annoncé que c’est désormais le Premier ministre Ousmane Sonko qui valide les dépenses d’investissement en lieu et place du ministre chargé du budget. Une décision que Pape Malick Ndour fustige en estimant qu’elle risque de nuire à l’efficacité des gestionnaires de programme. Mieux, le lieutenant de l’ancien chef de l’Etat Macky Sall indique que cela pourrait freiner la décentralisation des responsabilités, réduire la flexibilité et l’adaptabilité et alourdir la bureaucratie.
Poursuivant ses explications, Pape Malick Ndour trouve « non nécessaire » de centraliser les dépenses d’investissement d’autant plus que le Premier ministre lui-même avait annoncé que la « sincérité de son budget garantit déjà des ressources suffisantes et bien estimées conformément aux dépenses d’investissement bien mûries, bien évaluées et à fort impact ».
Dans la même veine, l’ancien ministre de la jeunesse demande à Ousmane Sonko la raison pour laquelle il cherche à centraliser la gestion des dépenses alors qu’il avait déjà validé toutes les dépenses d’investissement programmées dans le budget en annonçant la suppression de tous les projets qui ne sont pas en phase avec le nouveau référentiel des politiques publiques. Dans cette perspective, il demande au chef du gouvernement de laisser les ministres dérouler sous la supervision du ministre chargé du Budget si ses estimations en ressources financières sont « sincères ».
Enfin, Pape Malick Ndour soutient que l’Etat devrait donc signer des contrats de performance avec Ousmane Sonko qu’il considère comme « l’alpha et l’oméga » de la gestion des investissements. « Le rôle des responsables de programme serait donc limité, ce qui pourrait diminuer leur responsabilité dans l’atteinte des objectifs. Avec cette décision, il ne serait plus nécessaire de signer des contrats de performance avec eux ; désormais, l’État devrait se contenter d’en signer avec Ousmane Sonko, alpha et oméga de l’investissement de l’État », a-t-il conclu.
El HADJI MODY DIOP