Violences en RDC, le président Félix Tshisekedi décrète l’état de siège

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a informé le Conseil des ministres de sa décision de proclamer, conformément à l’article 85 de la Constitution, un état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

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Deux provinces au cœur des violences, plusieurs groupes armés en ont fait leur camp, depuis des décennies. Vendredi, le président de la RDC, a décrété un état de siège, il avait prévenu qu’il préparait des mesures radicales face à l’insécurité dans l’Est. Mardi à l’Elysée, Félix Tshisekedi sollicitait le soutien de la France, dans une guerre contre plusieurs groupes rebelles qui pillent, tuent, violent et massacrent des civils.

Une ordonnance présidentielle doit détailler les modalités d’application de cet état de siège, appliqué lorsque des circonstances graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire national, ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions. En République démocratique du Congo, des dizaines de groupes armés menacent la paix dans la région de l’Est. Une région riche en minerais à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Depuis, les deux guerres du Congo de 1996 à 1997 et de 1998 à 2003, les provinces du Nord et du Sud-Kivu ont basculé dans la violence sans jamais retrouver la stabilité. Plus au nord, la province de l’Ituri a de nouveau basculé dans la violence fin 2017 après une accalmie d’une quinzaine d’années.

Dans la région de Béni, Les ADF, à l’origine des rebelles musulmans ougandais, sont de loin les plus meurtriers: ils sont accusés du massacre de plus de 1.000 civils rien que depuis novembre 2019 dans le territoire de Beni. La police a dispersé vendredi matin un rassemblement de lycéens qui ont manifesté pendant une semaine devant la mairie pour demander la présence sur place du président Félix Tshisekedi, et le départ de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), accusée de ne rien faire face aux groupes armés. Le territoire de Beni est le théâtre de violences qui ont fait plus de 6 000 morts depuis 2013, selon l’Église catholique. Le 11 mars dernier, les États-Unis ont placé ce groupe armé parmi les « groupes terroristes » affiliés au groupe État islamique (EI).

L’agence onusienne recherche des soutiens financiers supplémentaires en vue de ses opérations qui demeurent sous-financées. A ce jour, elle n’a reçu que 16% des 204.8 millions de dollars nécessaires aux fins de son opération en République démocratique du Congo.

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