L’association nationale des postes de santé catholique du Sénégal (ANPSPCS) a tenu une assemblée générale samedi pour revisiter ses statuts et règlements. Occasion saisie par ces professionnels de la santé d’inviter leur ministère de tutelle de leur faciliter l’accès aux médicaments.
60% des postes de santé catholique du Sénégal ont un déficit en médicaments. Fort de ce constat, l’association qui regroupe ces structures sanitaires a alerté sur leur situation difficile pour venir en aide aux populations des zones reculées en soins sanitaires adéquats. Selon leur coordinatrice, Sœur Madeleine Diakher Thiaw, leurs structures sanitaires ont du mal à s’approvisionner de médicaments pour leurs commandes. « Nous sommes actuellement 80 postes de santé au Sénégal dans toutes les régions sauf Matam, et notre commande est très volumineuse. Nous allons à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) mais elle n’arrive pas à honorer notre facture », déplore-t-elle. En ce sens, ces professionnels de la santé tendent la main à la Direction de la pharmacie et du médicament mais malheureusement leur requête n’est pas prise en compte. « Nous faisons face aux syndicats avec l’ordre des pharmaciens qui nous mettent les bâtons dans les roues. Et pour cela, nous lançons un appel à ces derniers pour leur faire comprendre que nous sommes pas leurs conquérants car nous sommes juste là pour le besoin des populations et nous sommes dans des coins où ils n’y sont pas présents pour soigner les malades », tient-elle à préciser.
L’association nationale des postes de santé catholique du Sénégal souligne qu’elle ne reçoit pas une subvention de l’Etat. « Nous avons fait des démarche sen ce sens, après la rencontre avec le ministre de la santé mais nous sommes en mode d’attente toujours et nous voulons que ces démarches se poursuivent pour la bonne marche de l’association », dit-elle. A ces difficultés s’ajoute leur non intégration dans les districts sanitaires. « Nos sœurs travaillent tous les jours mais on ne leur donne pas de responsabilité, car elles ne sont pas invitées lors des réunions de coordination et nous trouvons cela vraiment dommage car nous sommes au service de la population. Et devons être à jour des programmes qui évoluent de jour en jour et les médecins chef de district ne nous intègrent pas», regrette la coordinatrice des postes de santé catholique.
Ladite association indique avoir participé à la lutte contre la pandémie à coronavirus. Sur ce, elle a fait des sensibilisations dans les villes avec les mesures édictées par le ministère de la santé et de l’action sociale. Ainsi, elle a pu dégager un budget de 10 millions F Cfa pour la lutte. Revenant sur cette assemblée générale, la coordinatrice renseigne que l’objectif est de revisiter leurs statuts et règlements. «Nos structures dépassent le niveau de poste de santé et nous sentons que c’est un handicap pour le bon fonctionnement de notre association. Les postes de santé ne sont pas tous au même niveau et c’est qui nous a incité à revoir nos textes pour donner un nouveau départ à l’association », dit-elle.