Les talibans se sont emparés jeudi de Hérat, la troisième ville d’Afghanistan, dans l’ouest du pays. Trump tient Biden pour responsable de ces avancées.
Les talibans se sont emparés jeudi de Hérat, la troisième ville d’Afghanistan, dans l’ouest du pays, une étape majeure de leur offensive quelques heures après la prise de Ghazni, à 150 km au sud-ouest de Kaboul, qui les a rapprochés dangereusement de la capitale. Les insurgés «ont tout pris», a indiqué à l’AFP un haut responsable des forces de sécurité sur place, précisant que les forces afghanes avaient battu en retraite «pour empêcher plus de dommages dans la ville» et se retiraient vers une base militaire située à Guzara, un district voisin.
Les talibans avaient hissé leur drapeau au-dessus du siège de la police de Hérat en fin de journée, a rapporté un correspondant de l’AFP, précisant que les rebelles n’avaient rencontré aucune résistance. Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans, a indiqué sur Twitter que «l’ennemi a fui… Des dizaines de véhicules militaires, armes et munitions sont tombés dans les mains» des talibans.
Hérat, située à 150 km de la frontière iranienne et capitale de la province du même nom, était déjà assiégée, avec de violents combats à ses abords. Les insurgés ont pris le contrôle ces dernières semaines de la quasi-totalité du reste de la province, dont Islam Qala, le poste-frontière avec l’Iran, le plus important d’Afghanistan.
Mardi soir, les talibans avaient conquis Pul-e-Khumri, capitale de la province de Baghlan, à 200 km au nord de Kaboul. Ils se rapprochent ainsi de la capitale à la fois par le nord et par le sud. Ghazni, qui était déjà tombée brièvement en 2018, est la plus importante prise des talibans jusqu’ici avec Kunduz, carrefour stratégique du nord-est, entre Kaboul, à 300 km au sud, et le Tadjikistan.
Même si les talibans étaient déjà présents depuis longtemps dans les provinces de Wardak et Logar, à quelques dizaines de kilomètres de Kaboul, la chute de Ghazni est un signal très inquiétant pour la capitale. Cette ville est aussi un verrou important sur l’axe majeur reliant Kaboul à Kandahar, la deuxième plus grande ville afghane, au sud. Sa prise permet aux insurgés de couper les lignes de ravitaillement terrestres de l’armée vers le sud, et va encore accentuer la pression sur l’armée de l’Air afghane.
Kandahar, capitale de la province du même nom, et Lashkar Gah, capitale du Helmand voisin, sont assiégées depuis des mois par les talibans, dont ce sont deux fiefs traditionnels. De violents combats les y opposent aux forces de sécurité depuis plusieurs jours. Mercredi, les talibans ont annoncé sur Twitter avoir pris la prison de Kandahar, située dans la banlieue, pour en libérer «des centaines de prisonniers».
À Lashkar Gah, le quartier général de la police a été fortement endommagé par l’explosion d’un véhicule piégé mercredi soir, contraignant les forces de police à se replier vers les bureaux du gouverneur, pendant que 40 policiers se rendaient aux talibans, a indiqué à l’AFP un responsable gouvernemental sur place.