Depuis l’arrestation mercredi de l’opposant Ousmane Sonko, des heurts ont éclaté dans plusieurs villes du Sénégal pour exiger sa libération. Qu’est-ce qui provoque la tension et que représente cet opposant à Macky Sall ?
Deux morts, des scènes de guérillas urbaines devant l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, des supermarchés et stations d’essence vandalisés, des véhicules brûlés, des services de l’Etat mis à sac, des sièges de médias saccagés.
C’est le bilan des manifestations violentes qui ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Dakar, ses environs et Bignona, une ville du sud du Sénégal, fief d’Ousmane Sonko.
Ce vendredi, un front de l’opposition composé de partis politiques et de mouvements de la société civile appelle les Sénégalais à manifester contre ce qu’il qualifie d’injustice.
Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Oumar Gueye, condamne la violence qui a éclaté à la suite de l’arrestation d’Ousmane Sonko. Il l’a qualifiée de « violation flagrante de l’état de catastrophe sanitaire » décrété en raison à la pandémie du COVID-19. Il soutient que les autorités enquêtent sur la mort d’un homme dans la ville de Bignona, au sud du pays, et cherchent activement à traduire en justice « les instigateurs, auteurs et complices » des troubles.
Le gouvernement a suspendu pendant 72 heures deux chaînes de télévision pour leur couverture des troubles et a mis en garde les médias contre ce qu’il appelle « la couverture tendancieuse de nature à attiser la haine et de la violence ».
Amnesty International exprime son inquiétude concernant les attaques contre plusieurs médias par des agresseurs inconnus et la suspension de Walf TV et de SEN TV. L’ONG déplore aussi ce qu’il considère comme un usage excessif de la force par les services de sécurité.