Le Nexus (agriculture, eau énergie, climat et biodiversité) au cœur des échanges
Le Nexus (agriculture, eau énergie, climat et biodiversité) au cœur des échanges

Assises Francophones sur l’environnement: Le Nexus au cœur des échanges

Pour faire face aux changements climatiques, les assises francophones sur l’environnement posent le débat sur les bonnes pratiques et coopérations multipartites sur le Nexus « agriculture, eau énergie, climat et biodiversité ». Il s’agit, pour ces acteurs, de fédérer leurs actions pour une solution commune.

Le projet Nexus apporte un appui aux démarches régionales innovantes d’adaptation et résilience aux changements par la mise en place et la vulgarisation d’approches endogènes, intégrées et vertueuses axées sur les énergies positives entre l’agriculture, le climat, l’énergie et la biodiversité. Pour Sékou Sarr, directeur d’Enda Energie, il manquait d’articulation au niveau de ces secteurs au point que les politiques et actions mises en œuvre ne peuvent pas avoir des impacts au niveau local. « Quand on élabore des politiques agricoles, on ignore la problématique de l’énergie, même si on met en avant celle de l’eau en oubliant l’énergie. Alors en réalité, il n’y a pas souvent un problème d’eau, mais d’énergie. Alors qu’on peut approvisionner le secteur agricole pour les usages et ’énergie est au cœur du système », dit-il. Et de renchérir : « Elle est à la fois la solution mais aussi la cause des changements climatiques.

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C’est la pertinence de ces assises avec le projet Nexus. Il s’agit pour ces assises le changement d’échelle de bonne pratique en matière d’adaptation de résilience et de sobriété. C’est dans ce sens que ces assises sont un espace de réseautage de développement de la coopération sud-sud qui apporte de réelles transformations pour les communautés. Il faut accompagner les communautés sur la salinisation des eaux, des terres, la lutte contre l’érosion côtière pour renforcer la production agricole et de permettre la réduction post-récolte ». Selon la directrice de l’institut de la francophonie pour le développement durable, Cécile Martin-Phipps, la demande mondiale en eau, nourriture et énergie augmente en raison de la croissance démographique et de la hausse des revenus par habitant dans les pays en développement avec des conséquences qui empirent régulièrement pour le quatrième de ces éléments. « Les quatre éléments du Nexus (agriculture, eau énergie, climat et biodiversité) subissent une pression croissante en raison des perturbations climatiques. Nous assistons à des inondations et des tempêtes plus fréquentes et plus graves à des sécheresses, à des chaleurs et à des épidémies de ravageurs.

De plus, la capacité de la nature à atténuer ces impacts est régulièrement érodée par le développement rapide et généralisé de l’utilisation des terres et la pollution associée », dit-elle. Et de poursuivre : « Le changement climatique a un impact sur la production agricole en particulier pour les petits producteurs ». A l’en croire, plusieurs solutions permettent d’accroître la production agricole grâce à l’utilisation optimale des ressources naturelles mais sont encore peu vulgarisées et le plus souvent inaccessibles aux producteurs. « Il nous semble essentiel aujourd’hui de décloisonner les projets et d sortir de la logique de silos pour opter pour une démarche intégrée. Il s’agit de favoriser le développement d’un plus grand nombre de solutions décloisonnées et de les rendre accessibles par l’appui à l’innovation frugale », préconise-t-elle. D’après le représentant du ministre de l’environnement et du développement durable, Cheikh Fofana, si les contextes sont différents, les problèmes environnementaux quant à eux, sont presque communs à l’ensemble des pays. « En effet, nos frontières géographiques ne peuvent constituer un frein ou une barrière aux menaces environnementales auxquelles nos pays sont confrontés. Ces menaces qui concernent entre autres, les changements climatiques, la perte de biodiversité, la dégradation des terres, la raréfaction des ressources en eau, impactent négativement nos économies et les moyens de subsistance de nos populations », souligne-t-il.

De son avis, ces assises offrent l’opportunité d’agir ensemble pour apporter des réponses coordonnées et intégrées à ces problématiques environnementales. « Des documents de politique au niveau régional existent déjà pour poser les jalons sur lesquels l’on pourrait s’appuyer pour arriver à intégrer les enjeux croisés climat, eau, énergie, biodiversité et agriculture », laisse-t-il entendre.

 NGOYA NDIAYE

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