Sanda Dia étudiant belge d’origine sénégalaise est décédé, à l’âge de 20 ans, des suites d’un œdème cérébral, après avoir subi un bizutage particulièrement violent.
Le décès de Sanda Dia, 20 ans, suscite encore une vive émotion en Flandre en Belgique . Cet étudiant ingénieur est décédé après un bizutage, en 2018. Mais ce drame est revenu sur le devant de l’actualité cet été, après la décision du parquet chapeautant l’enquête judiciaire de réclamer un procès pour une petite vingtaine d’étudiants soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la mort du jeune homme.
Ce vendredi soir, un collectif antiraciste a organisé une manifestation silencieuse dans la ville où est décédé cet étudiant belge, né de père africain, qui étudiant à Louvain.
Ce « sit-in », sur une place de la ville où Sanda Dia, 20 ans, suivait des études d’ingénieur, a rassemblé entre 100 et 200 personnes, selon des images de l’agence de presse Belga.
« Sanda a subi le racisme et l’humiliation »
Il visait à « réclamer justice pour Sanda » et à « soutenir ses parents et amis », a expliqué Anis Agris, un des animateurs du collectif organisateur, Belgian Youth Against Racism (BYAR). La manifestation avait été programmée le jour où la chambre du conseil de Hasselt (nord) devait se prononcer sur cette demande de renvoi devant un tribunal correctionnel, une décision qui a finalement été différée.
« Sanda a subi le racisme et l’humiliation de la part de (la fraternité étudiante) Reuzegom […] Sanda est mort, ils lui ont tout pris, ils l’ont laissé crever », dénonce le collectif BYAR sur sa page FaceBook. Les 4 et 5 décembre 2018, Sanda Dia avait dû subir avec deux autres étudiants une série d’épreuves humiliantes lors de ce « baptême » pour intégrer la fraternité Reuzegom, bien implantée dans la très réputée université catholique de Louvain (KU Leuven).
Froid et déshydratation
Le premier jour, l’étudiant anversois né de père mauritanien avait dû ingurgiter une grande quantité d’alcool sans pouvoir ensuite s’hydrater pour faire baisser l’alcoolémie. Du scotch avait été collé sur tous les robinets de son appartement.
Le second jour, dans un chalet isolé de la région anversoise, il avait notamment dû avaler une préparation salée à base d’huile de poisson, puis séjourner dehors dans le froid dans un trou rempli d’eau glacée. L’étudiant de 20 ans est décédé le 7 décembre 2018 à l’hôpital d’Anvers, des suites d’« un œdème cérébral », a détaillé une source proche du dossier.
Selon des médias flamands, sa température corporelle était tombée à 27 degrés après le rituel du « puits » d’eau glacée, et il s’est écoulé plusieurs heures avant qu’il ne soit emmené à l’hôpital. Ce drame constitue « l’une des pages les plus noires dans l’histoire de notre université », a déploré début août le recteur de la KU Leuven, Luc Sels.
18 membres de la fraternité mis en cause
Vendredi soir l’université a annoncé que ses étudiants impliqués dans le dossier seraient interdits d’accès au campus durant le premier semestre. « Ils ne pourront que participer aux enseignements à distance n’impliquant aucun contact avec d’autres élèves », a précisé la KU Leuven dans un communiqué.