Les choses se compliquent pour les voyageurs surtout pour ceux devant rallier la Casamance. Une hausse des prix, des tracasseries routières. Au niveau de la gare de Bignona, les bus sont pris d’assaut, c’est le cas au niveau de la gare des Baux maraichers à cause de l’arrêt des rotations maritimes et des bus DDD.
Ça râle tout le temps. Au garage de Bignona. Les voyageurs ont de la peine. Ces derniers grincent des dents. Et pour cause, l’augmentation du prix. Le tarif passe du simple au double. Ici, il faut près de 12 Milles francs. Pour le mouton, d’aucuns déboursent près de 8000 FCFA. « C’est dur mais que faire. Il faut regagner la maison pour fêter la tabaski en famille. Des mois que nous sommes à Dakar pour travailler, l’heure est au retrouvaille », déclare Coly, le sourire aux lèvres. Mais ce sourire cache mal un mécontentement profond. Des charrettes, des motos taxi et autres véhicules sont sollicités pour acheminer les marchandises devant être convoyés par les voyageurs. Pour « les clients amènent leurs bagages vers 19h et après la prière dès l’aube, les bus prennent le départ vers la Casamance. » Des heures d’attente car les clients veulent aussi partir.
Selon notre interlocuteur, le prix du carburant a connu un hausse d’où le transport à 15000 Fcfa. « C’est dur et nous avons des problèmes car les bus sont en manque. Nous avons des horaires aussi. Les portes bagages sont interdits de même que les versailles. Donc nous sommes obligés de tout répercuter sur le transport dont le prix », argue Demba Diallo, coxeur. Des bus qui passent à Keur Ayip, puis le contrôle de la Douane. Un véritable casse-tête pour les chauffeurs qui déplorent tout cela. « Nous perdons beaucoup de temps là-bas. A Keur Ayip les bus sont nombreux et on peut faire plus de 30 mn et une fois on ferme la frontière, on est obligé d’attendre pour passer », renchérit Ousmane Badji.
A la gare des Baux maraichers : Des prix qui passent du simple au double.
Des clients qui prennent d’assaut les gares routières pour célébrer la fête de l’Aïd El kébir en famille. Ils sont près des millions de personnes à quitter la capitale pour les régions les plus lointaines. Ce qui constitue une problématique dans le secteur du transport. D’où l’intensification de la sensibilisation à l’endroit des chauffeurs
Pour rallier son village situé dans le Cayor, B Ndiaye a déboursé près de 7000 Fcfa. Un prix qui passe du simple au double. Nous sommes à la gare des Baux maraichers de Pikine. Interpellée, elle peste : « Je suis arrivée vers 7h et j’avais décidé de prendre un 7 sept places. Mais j’ai changé d’avis car on me demande près de 8000 Cfa. Imaginez tout de même ! » se désole-t-elle. Même son de cloche pour Djibril qui estime qu’il est très difficile dans ce contexte où les ménages peinent à joindre les deux bouts. « La Tabaski est une occasion pour nous d’être plus près de notre famille. Alors que faire ? », s’interroge-t-il. S’agissant du transport, celui-ci rallie Kaolack. « J’ai déboursé plus de 7000 CFA rien que pour y aller. Je suis obligé et même le mouton aussi. Il faut 5000 Fcfa.
Dans un contexte de récession, il faut une solidarité », dixit notre interlocuteur. Et d’ajouter « nous sommes obligés. On ne peut pas laisser les enfants, laisser madame, laisser la maman et puis faire la Tabaski ici », témoigne un voyageur. A quelques mètres, deux personnes tentent de plier bagage pour sortir de la gare. « Je voudrais aller à Koumpentoum (Tamba) mais là on nous demande 10.000 Fcfa. Alors que nous avions réservé pour 5000 Fcfa. C’est très cher », dénonce ce couple. Pour Babacar lui, c’est anormal cette hausse des prix. « Ils passent de 5000 Fcfa à 10.000. Pour aller au Fouta c’est 9000, alors qu’il fallait juste 7000 Fcfa. C’est dur en tout cas », renchérit notre interlocuteur.
A Pikine, il existe des garages clandestins. Il faut s’inscrire pour espérer rallier chez soi. Des sacs d’oignons, de pomme de terre, des pattes entre autres denrées sont visibles. Des bus remplis aussi de caisses et autres bagages en guise de décoration de maisons etc. « Les clients affluent et là nous faisons de notre mieux », témoigne S. Diop apprenti. Pour lui, la hausse s’explique par le fait que le bus retourne à Dakar presque vide.
MOMAR CISSE