Des individus non encore identifiés ont mis le feu au bus ligne 65 transportant des passagers. Le bilan provisoire est de 2 corps sans vie et 5 personnes gravement brûlées. Le ministre de l’intérieur qualifie d’attentat terroriste l’attaque contre la ligne 65. Les chauffeurs de bus de la ligne 65 sont très tendus depuis l’un que le bus a été incendié par un cocktail Molotov. Nombreux sont les chauffeurs qui ont réagi face aux questions. Autrement l’attaque du bus TATA à Yarakh, a fait naître un sentiment d’inquiétude chez les populations. Certaines invitent les citoyens à coopérer avec les FDS afin de mettre la main sur les acteurs, tandis que d’autres interpellent les autorités.
Birame Seye, un chauffeur de la ligne 65, trouvé au garage de Colobane, s’est expliqué sur la question : « Après l’incendie du bus, nous avons peur de conduire dans ces conditions où on parle d’attaques terroristes ayant causé la mort de deux personnes, pour dire la vérité, nous ne sommes plus en sécurité avec cette situation. Le chauffeur de ce bus n’est pas un policier ou d’une autre profession, c’est un chauffeur qui a duré dans le métier. Beaucoup de clients n’osent pas prendre les bus Tata.
En tant que Sénégalais, nous implorons le gouvernement du Sénégal à prendre des dispositions pour régler cette situation au plus vite, nous sommes dans un état démocratique donc respectons nos devoirs et nos droits en même temps » , a expliqué le chauffeur. Ibra Ngom, chauffeur de la ligne 65, est du même avis : « Le chauffeur, nous le connaissons bien. Nous sommes des pères de famille avec des charges et obligations, donc si aujourd’hui nous chauffeurs avons peur de conduire, comment les clients auront le courage de prendre le bus, les Sénégalais doivent retrouver la raison, car ils l’ont totalement perdue », dit-il. Nous retrouvons les mêmes opinions chez les autres chauffeurs de bus. Cheikh Diouf de la ligne 30, interpellé par nos soins, déclare que : « dans l’état actuel du pays, tous les chauffeurs sont en danger. Beaucoup de lignes comme le 65 n’ont pas travaillé aujourd’hui. Ce n’est pas seulement l’Etat, mais tout le peuple sénégalais doit s’engager pour retrouver la paix dans laquelle nous avons toujours été », témoigne-t-il.
BUS TATA ATTAQUE A YARAKH
Une voiture Tata, avec des passagers à bord, prend feu après le jet d’un cocktail Molotov. Un acte qui suscite beaucoup de réactions. Et dans la banlieue, beaucoup d’activités sont au ralenti, au lendemain des faits. Pour Abdoulaye Ndiaye rencontré à Yeumbeul, « cet acte n’est pas sénégalais. Il faut que les autorités prennent des mesures pour que des faits de ce genre ne se reproduisent plus ». Notre interlocuteur est un commerçant qui travaille à Colobane où il se rend tous les jours sauf les dimanches, en prenant les « TATA ». Il se dit préoccupé de l’attaque qui a coûté la vie à des personnes innocentes.
Depuis l’arrestation du leader de Pastef, des poches de manifestations sont déclarées dans certaines localités. À cet effet, l’économie de la capitale est partiellement ralentie, causant une rareté des clients dans les terminus. A Thiaroye, au croisement ‘’Tally Diallo’’, terminus des Lignes 68 et 86, les clients se font de plus en plus rares. C’est la même situation à Malika au terminus de la ligne 50 et à l’arrêt de la 43. Interrogés par Rewmi, certains déclarent qu’ils préfèrent emprunter des cars Ndiaga Ndiaye, ‘’cars rapides’’, Taxis ou des « taxis clandos ».
La scène de Yarakh se propage à la cité du rail
C’est devenu viral. L’usage du cocktail Molotov crée la panique et la psychose chez les populations. C’est le cas dans la région de Thiès où trois bus ont été pris pour cibles par des jeunes à bord de scooter. Des véhicules calcinés. Le Gouverneur se lance à leur trousse. Les cocktails Molotov font des dégâts énormes. C’est le cas récemment au niveau de Yarakh avec le bus TATA qui en a fait les frais. Un véritable drame qui hante bien le sommeil des populations. Dès lors, celles de Thiès aussi ont eu leur dose. Trois bus ont été calcinés et seraient victimes d’attaque aux cocktails Molotov. L’attaque a eu lieu dans le quartier de Médina Fall. Des « terroristes » ont perpétrés ses actes dans la nuit du mardi au mercredi à l’angle Mor Diakhère et le second à côté du cimetière de Gouye Tékhé.
Des policiers présents sur les lieux pour faire le constat. Dans son récit, le vigile affirme avoir tout fait pour éviter le pire, en vain. « Des jeunes à bord de leur scooter ont été rapides et ils pris la fuite. J’ai crié de toutes mes forces pour ameuter le voisinage pour me prêter main forte. La police est alertée. Ils ont pris la fuite mais ce qui est sûr c’est que des conducteurs de Jakarta », a témoigné Baye Badiane.
Le gouverneur de Thiès lance un appel à témoin
Le Gouverneur de la région de Thiès, Alioune Badara Mbengue présent sur les lieux n’a pas caché sa colère. Ce dernier a estimé que les choses restent graves mais appelle à plus de solidarité entre populations. « Cet acte est un acte répréhensible car il existe des moyens de se faire entendre mais pas de détruire les biens d’autrui. Des privés qui se tuent chaque jour et qui aujourd’hui en paient les pots cassés », a regretté l’autorité. Il a mis en garde les fauteurs de troubles car une enquête sera ouverte pour les traquer et les livrer à la justice. Pour cela, il a demandé à la population de collaborer avec les forces de l’ordre. Etant donné que Thiès regorge des conducteurs de Jakarta, le Gouverner loin d’accuser ces derniers, entend les rencontrer en vue de trouver un juste milieu et de réglementer la circulation à partir de certaines heures dans la région de Thiès.
MOMAR CISSE