A un Sommet de la Ligue des Etats arabes mardi à Alger, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que l’ONU faisait tout son possible pour mettre fin à la suspension de l’Initiative céréalière de la mer Noire, quelques jours après la décision prise par la Russie concernant ce mécanisme qui permet notamment les exportations de céréales par l’Ukraine.
« En collaboration avec toutes les parties prenantes, nous nous employons sans relâche à mettre fin à la suspension, et à étendre l’Initiative sur l’exportation de céréales par la mer Noire et à supprimer tous les obstacles qui entravent encore l’exportation des denrées alimentaires et des engrais en provenance de Russie », a dit le chef de l’ONU dans un discours devant les dirigeants présents.
« Cette Initiative a été vitale pour votre région et pour le monde entier. Des navires sont partis. De la nourriture a été distribuée. Les prix ont chuté. Il s’agit là d’une action cruciale. Elle ne doit pas s’arrêter. Car chaque augmentation du prix des denrées alimentaires, aussi infime soit-elle, pousse davantage de personnes et de communautés vers la pauvreté et la faim, et dans bien des cas vers l’instabilité », a-t-il ajouté. « Nous devons faire tout notre possible pour assurer le succès continu de l’Initiative sur l’exportation de céréales par la mer Noire pour venir en aide aux pays dans le besoin, y compris des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui dépendent de denrées alimentaires et d’engrais accessibles et abordables – provenant à la fois d’Ukraine et de la Fédération de Russie », a encore dit le Secrétaire général.
Climat : les pays riches doivent montrer l’exemple
Par ailleurs, à quelques jours de l’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP27, à Charm El-Cheikh, en Egypte, António Guterres a estimé que cette conférence constituait « une autre occasion vitale de rétablir la confiance entre les pays développés et les pays en développement ». Selon lui, les pays riches doivent montrer l’exemple. « Au cours de cette décennie, il leur incombe de réduire leurs émissions – de façon que le réchauffement de la planète ne dépasse pas 1,5 degré Celsius – et de se convertir entièrement aux énergies renouvelables », a-t-il dit. Il a rappelé qu’il leur faudra aussi mobiliser chaque année 100 milliards de dollars pour aider les pays en développement à renforcer leur résilience et que la moitié des fonds consacrés à l’action climatique doit servir à financer les mesures d’atténuation.
Le Secrétaire général a également jugé urgent de s’atteler à la question des impacts climatiques auxquels les pays n’auront pas la capacité de s’adapter. « Agir sur les pertes et dommages constitue un impératif moral qui doit être au cœur de la COP27 », a-t-il dit. « Il serait immoral et déraisonnable d’attendre des populations qui n’ont contribué en rien au réchauffement de la planète qu’elles payent le prix des bouleversements climatiques ».
Plan de relance
Au-delà de la crise climatique, le chef de l’ONU estime que les pays en développement ont besoin d’un plus grand soutien, notant que « près de la moitié des gouvernements du monde, y compris dans la région arabe et en Afrique, n’obtiennent pas les financements dont ils ont besoin ». Il a plaidé en faveur d’un plan de relance des Objectifs de développement durable sous l’égide du G20. L’objectif est triple : stimuler les investissements dans le développement durable pour les économies émergentes ; accroître la liquidité ; et accélérer l’allègement et la restructuration de la dette de façon globale, efficace et équitable.