Construire une identité nationale progressiste totalement en rupture avec ce qui a été dans notre pays, le Sénégal peut sembler une tâche titanesque. Et il est en effet à l’allure où vont les choses parce qu’il s’agira de réveiller le bâtisseur de nation qui dort en chacun des concitoyens, des jeunes en particulier. Dans de pareilles situations, il faudra armer le maximum de sénégalais d’un minimum d’éducation, de lucidité, de sérénité et de vision prospective, mais aussi de justice sociale. Mais encore une fois que constate-t-on en vérité ?
On oublie que c’est seulement quand le peuple sera éduqué et bien éduqué, motivé et accompagné qu’il sera libre et intelligent pour pouvoir décrypter les lumières de la raison car, c’est dans la conscience des gens qu’il faut voir ce qui a changé pour pouvoir faire bouger les sociétés et faire avancer l’histoire. Or, à observer notre vie socio-économique et politique, on se rend aisément compte que celle-ci est formellement imbibée de dénonciation de supposés scandales qui donnent le vertige aux plus stoïques, de calomnies grotesques qui donnent la nausée mais aussi de réfutations hardies statistiquement établies et tirées par les cheveux destinées surtout à convaincre la grande masse crédule encore plongée dans les ténèbres de l’ignorance.
À quelques exceptions près, une éducation politique citoyenne destinée à exorciser les démons de la naïveté, de la division n’apparaît nulle part. Il est tout simplement question d’appâter et capturer la grande masse et là, s’il est vrai que ce sont les masses qui font l’histoire, il est tout aussi important de rappeler ce sont ces mêmes masses éduquées, conscientisées et polarisées sur les enjeux actuels et à venir qui font cette histoire-là. Ne nous y trompons surtout pas! Notre classe politique semble ainsi agir sans oser se l’avouer sur les coups de boutoir redoublés de calcul des probabilités pour accéder au pouvoir ou le conserver jalousement en utilisant cette grande masse comme levier d’où l’aval naissance d’une conscience politique jamais prise en défaut.
D’ailleurs, la sentence populaire enseigne qu’on ne peut éclore, réussir sa vie matérielle et/ou financière qu’en plongeant dans la mêlée politique d’où cette fameuse injonction : « faites de la politique suivie d’une menace à peine voilée! Si vous ne faites pas de la politique, vous n’aurez rien. Pas de promotion, pas de nomination encore moins de l’argent ! » À ces sentences pour des millions de sénégalais tétanisés par cette vision, une question qui est aussi une réponse à savoir quelle politique ? Aujourd’hui plus qu’hier, il s’agit pour l’histoire qui est la réponse à une question présente et qui engage notre avenir de « tuer » le Sénégalais indolent, complexé, suffisant, tricheur et adepte de manifestation publique soporifique, tâche herculéenne pour certains et impossible pour d’autres.
Pourtant, c’est une condition nécessaire même s’il elle n’est pas suffisante pour qu’aussi un citoyen Sénégalais totalement décomplexé, enthousiaste dans le travail et ouvert aux acquis irréfutables de la science, rompant ainsi avec une perfide loquacité soupape d’un « tapalé national » généralisé qui a verrouillé les virtualités de notre peuple. Il s’agit de cesser les rafistolages dans l’éducation des masses, d’oser se montrer entreprenant et déterminé pour faire basculer définitivement notre peuple sur la pente de son destin historique et c’est vrai, comme on le dit, le diable est dans la politique mais, il faut garder espoir.
Le temps de l’ignorance crasse, du népotisme et de la violence bête et méchante doit être rangé dans les poubelles de l’histoire. Une éducation appropriée portée par des hommes et des femmes vertueux doit fleurir dans les consciences surtout juvéniles et embrasser tous les secteurs de notre vie nationale. Rien ne doit être laissé au hasard. Notre avenir nous interpelle tous et il faut y aller. Allons-y !