Le géant de la technologie avance à pas lents mais assurés dans les services financiers. Et on n’a encore rien vu. En 2019, après des mois de travail acharné, les dirigeants d’Apple et de Goldman Sachs se préparaient à dévoiler l’Apple Card, une étape décisive pour les ambitions naissantes du fabricant de l’iPhone dans le domaine des services financiers.
À l’approche de la date de lancement, les partenaires se sont heurtés à une pierre d’achoppement. Apple, soucieux d’être perçu comme offrant une valeur unique à ses clients et ayant l’habitude de faire des déclarations marketing grandioses, souhaitait présenter le produit comme la “carte de crédit la plus sûre jamais créée”.
La naissance du mariage Apple-Goldman
Apple avait un avantage. Goldman voyait dans l’Apple Card un produit essentiel pour montrer qu’elle pouvait s’adresser aux clients lambda. L’offre faite à Goldman était la suivante : “Vous n’avez pas de produit grand public et devinez quoi ? Nous pouvons vous donner accès à tous les clients d’Apple”, explique un ancien cadre de la firme à la pomme. “Apple était au courant et a donc tiré tout ce qu’elle pouvait de cette négociation.”
Mais Goldman, au vu de l’accroche marketing d’Apple, a dû réagir. “Vous vous exposez à des poursuites si vous dites qu’il s’agit du produit le ‘plus’ quelque chose”, explique une personne proche des discussions. “Goldman, au vu de l’accroche marketing d’Apple, a dû réagir. “Vous vous exposez à des poursuites si vous dites qu’il s’agit du produit le ‘plus’ quelque chose”
Finalement, Apple s’est contenté d’une affirmation plus discrète selon laquelle l’Apple Card “offre un nouveau niveau de confidentialité et de sécurité” et que l’absence de numéro à 16 chiffres ou de code de sécurité sur la carte elle-même la rend “plus sûre que n’importe quelle autre carte de crédit physique”.