La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est très préoccupée par la condamnation du journaliste Madiambal Diagne suite au différend qui l’oppose au président de l’Ums, Souleymane Téliko. La fondation interpelle les autorités pour assurer sa libération.
Le directeur du journal Le Quotidien, Madiambal Diagne, a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Dakar suite à une plainte pour diffamation du magistrat Souleymane Téliko, également président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). Ainsi, a-t-il été condamné à six mois de prison dont trois mois avec sursis, ainsi qu’à une amende de 500 000 francs CFA et à 5 millions de francs CFA (9 000 dollars) de dommages et intérêts à verser au juge Téliko.
Cependant, la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) s’est dit très préoccupée par la condamnation du journaliste Madiambal Diagne. Toutefois, elle s’est félicitée cependant de la décision du journaliste de faire appel de la sentence. « Cette décision est injuste », disait le prévenu qui fait savoir qu’elle a été prise « sur la base de considérations extrajudiciaires ». Déclarant par ailleurs avoir produit « toutes les preuves soutenant [ses] affirmations devant le tribunal ».
Plaide pour la dépénalisation des délits de presse
La Fondation d’appeler ainsi les autorités sénégalaises à agir pour assurer la libération de Diagne et à entamer le processus de modification du cadre juridique des médias afin de dépénaliser les délits de presse. « La tendance dans le monde libre est à la dépénalisation des délits de presse, en particulier la diffamation contre les fonctionnaires. Sans vouloir commenter le fond de l’affaire, nous considérons qu’il est rétrograde que, dans un pays démocratique, un journaliste ait fait l’objet de poursuites pénales et d’une peine privative de liberté pour diffamation dans l’exercice de ses fonctions », commente MFWA.
Pour mémoire, l’affaire remonte au 29 mars 2020, lors d’une émission de la radio RFM animée par le journaliste Babacar Fall où Madiambal Diagne accusait le juge Teliko d’avoir indûment joui de frais de déplacement dans le cadre du procès d’Hissène Habré. Pour défendre son honneur, le président de l’Union des magistrats sénégalais a traîné le journaliste devant les tribunaux.