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Culture et éducation: L’UNESCO veut mieux reconnaître le patrimoine mondial africain

A l’occasion de la Journée du patrimoine mondial africain, célébrée le 5 mai, la cheffe de l’UNESCO a estimé que ce patrimoine n’était pas reconnu à la hauteur de son importance historique, humaine et naturelle et a promis de le placer au coeur de la stratégie de l’agence qu’elle dirige.

Il y a 50 ans, les États membres de l’UNESCO ont adopté la Convention sur le patrimoine mondial et en 1978, cet instrument est entré en vigueur avec, pour la première fois, 12 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, et, parmi eux, trois sites africains.   « Aujourd’hui, pourtant, l’Afrique subsaharienne ne représente plus qu’un dixième environ des sites inscrits : le patrimoine africain, dont nous célébrons aujourd’hui la valeur exceptionnelle, n’est pas encore reconnu à la hauteur de son importance historique, humaine et naturelle », a déclaré la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, dans un message pour cette journée.

Idéal d’universalité 

Pour relever ce défi, l’UNESCO a placé ce continent au cœur de sa stratégie en faveur du patrimoine mondial, a-t-elle souligné.   « Il s’agit, en un mot, de repenser la manière dont nous mettons en œuvre la Convention, pour faire face aux défis qu’elle affrontera au cours des 50 prochaines années  et pour réaliser, enfin, l’idéal d’universalité dans la singularité qui constitue le socle du patrimoine mondial », a-t-elle expliqué. « C’est en effet par sa singularité profonde, sa diversité et sa richesse que le patrimoine africain s’élève à l’universel et nous interpelle ».

Mme Azoulay a cité, par exemple, les huit mosquées de style soudanais, en Côte d’Ivoire, qui ont rejoint la Liste du patrimoine mondial l’année dernière et « dont les contreforts de terre se dressent face au spectateur ébahi, incarnant la prospérité de l’empire du Mali, et l’intensité des échanges, matériels et intellectuels, qui ont fleuri au cœur du Sahara pendant des siècles ».  Elle a cité aussi le parc d’Ivindo, au Gabon, inscrit également l’année dernière – « où viennent trouver refuge l’éléphant des forêts, le crocodile à long museau, et tant d’espèces menacées qui nous rappellent à tous, où que nous soyons, l’urgence climatique à laquelle le monde fait face ».

Mieux protéger les sites 

Pour que ces sites « continuent de nous interroger et de nous émerveiller », Mme Azoulay a promis que l’UNESCO intensifiera ses efforts auprès des Etats africains, des experts et des communautés locales qui en sont les gardiens, « afin que les sites africains, qui représentent près de 40% des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, soient mieux protégés et continuent de nous servir de repères, dans les 50 ans qui viennent ».


« Et pour mieux reconnaître ce patrimoine africain et qu’il enrichisse notre patrimoine mondial, nous ferons en sorte que d’ici à 2025, tous les États africains qui le souhaitent aient soumis au moins une demande d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial  avec l’appui scientifique et logistique de notre Organisation », a-t-elle ajouté.

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