En conférence de presse ce jeudi 26 janvier, Mimi Touré qui vient d’être destituée de son mandat de député, annonce qu’elle va entamer le combat judiciaire pour la restauration de son mandat. Mais pour l’ancienne député, le combat politique est pour le moment le plus important.
Aminata Touré ne compte pas se laisser faire après avoir été destituée de son mandat de député par le bureau de l’assemblée nationale ce mardi. L’ancienne première ministre qui a longtemps cheminé avec le président Macky Sall veut aller jusqu’au bout pour faire respecter la démocratie si on s’en tient à ses propos. En effet, c’est une Aminata Touré ferme et catégorique qui était en conférence de presse ce jeudi. Ainsi, sans aucune surprise, Mimi Touré annonce qu’elle va saisir la justice pour que réparation soit faite « Je vais saisir le conseil constitutionnel et la cour de justice de la CEDEAO pour faire respecter mes droits. Ce qui se passe dans ce pays est anormal et injuste.
Macky Sall veut utiliser la justice pour écarter toute personne qui ne lui est pas soumise », a-t-elle déclaré. L’ancienne députée non alignée reste cependant dubitative quand à la recevabilité de sa requête au niveau du conseil constitutionnel mais pour elle, le combat contre le régime de Macky Sall est inévitable. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle a lancé un message aux forces de défense et de sécurité en leur demandant de se ranger derrière le peuple. Pour Mimi Touré, l’armée doit être au service exclusif du peuple et non d’un homme politique. Aminata Touré qui était restée jusqu’ici calme face aux attaques de ses anciens collaborateurs, s’est dit prête à répondre à ses détracteurs sur le terrain politique. En effet, Mimi Touré semble vouloir réparer son « injustice » sur le terrain politique que sur le plan judiciaire « Nous n’avons peur de rien. Si Macky Sall veut le combat, il l’aura. Il est le principal commanditaire de mon exclusion à l’assemblée nationale.
Dans ce combat, j’y laisserai ma vie mais je défendrai la démocratie jusqu’à mon dernier souffle », a-t-elle fait savoir. C’est dans cette perspective que la candidate déclarée à l’élection présidentielle de 2024, a annoncé la mise en place dans les jours à venir d’une plateforme pour défendre dit-elle la démocratie. Ainsi, selon Mimi Touré, cette plateforme est ouverte à tous les défenseurs de la démocratie. « J’appelle tous les politiciens, la société civile, les mouvements de femmes et de jeunes à venir nous rejoindre sur cette plateforme pour défendre notre démocratie qui est aujourd’hui en péril. Cette plateforme est ouverte à tout le monde sans exclusion », a-t-elle souligné. Sur un autre registre, Mimi Touré a aussi évoqué le fameux rapport de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) qui l’aurait épinglé lors de son passage au conseil économique, social et environnemental.
En effet, répondant à une question d’un journaliste, l’ancienne première ministre demande au président Macky Sall de déclassifier tous les rapports de l’IGE mais déclare dans la foulée qu’aucun juge ne peut le poursuivre sur la base de ce rapport. Pour elle, c’est juste de l’acharnement de la part du chef de l’Apr. Toujours pour Mimi Touré, l’actuel locataire du palais utilise la justice contre toute voix discordante mais estime que tout cet « acharnement » est dû à son opposition au troisième mandat. Pour ce qui est de sa démission annoncée de la coalition Benno Bokk Yakaar, Aminata Touré dément l’information et accuse ses anciens partisans de faire de la manipulation. S’agissant des membres de la coalition Wallu qui auraient voté pour sa destitution, l’ancienne ministre de la justice se dit ne pas être intéressée par les agissements des députés de Wallu. Pour elle, le vrai combat, c’est contre le régime de Macky Sall notamment contre le troisième mandat.
Pour rappel, Aminata a été la tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar lors des élections législatives passées. Mais déçue de ne pas être choisie par sa coalition pour le poste de président de l’assemblée nationale, Mimi Touré avait décidé de se séparer de sa coalition en devenant députée non alignée.
EL HADJI MODY DIOP (stagiaire)