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Dérèglement du calendrier électoral : Le Conseil constitutionnel remet les pendules à l’heure

Par décision en date de ce mercredi 06 mars, le Conseil constitutionnel a rejeté pratiquement tous les consensus du dialogue national.  L’élection présidentielle aura alors lieu le 24 mars prochain après quelques moments d’atermoiement liés au fait que le CC avait déjà choisi la date du 31 mars. Finalement, tout est entré dans l’ordre. 

La haute juridiction a rejoint le Président de la République qui est l’institution habilitée à fixer les dates des élections. Alors, la campagne électorale pourra démarrer incessamment.  Une situation qui remet les pendules à l’heure par rapport à un dérèglement électoral qui avait fini par jeter le discrédit grave sur les institutions de la République du Sénégal et sur sa capacité à sortir d’une situation de régression démocratique grave. 

En réalité, les sept sages n’ont pas seulement sauvé le Sénégal d’une déchéance démocratique mais aussi mais aussi du Président en exercice qui aura laissé l’impression de n’avoir pas voulu de cette élection du fait notamment de certains candidats en lice et d’autres qui ont été exclus.  En effet, tout a été tenté pour que l’élection ne se tienne pas à date échue. Et la majorité n’était pas seule dans ce combat. Une bonne frange de l’opposition et de certains candidats qui se disaient spoliés étaient aussi dans cette dynamique. 

Le dialogue national auquel beaucoup n’ont pas participé avait fini de convaincre du dilatoire en gestion pour des reports d’abord décidé pour le moi de décembre, ensuite pour le mois de juin et enfin pour le mois de mars en cours. 

Le régulateur suprême qui est le Conseil a joué son va-tout en montrant un nouveau visage, celui de fermeté et de pondération par rapport au respect des textes et des institutions de la République. 

Les sages ont joué leur partition, honorant ainsi le Sénégal, soulageant le peuple et permettant aux institutions de recouvrer un second souffle.  C’est peut-être cela l’exception sénégalaise. Cette capacité à rebondir et à faire face quand la situation est des plus critiques. Les hommes et les femmes qui composent ce pays savent user de ressources importantes que l’on peut qualifier de génie pour sortir le pays sans le faire basculer dans des schémas chaotiques observés ailleurs.  Malheureusement, l’image de Macky va en pâtir. Car, après avoir épaté le monde entier dans le fait de refuser de se représenter une troisième fois malgré la mobilisation de ses partisans autour de cet objectif, il a déçu par une démarche maladroite consistant à faire reporter l’élection présidentielle. 

Son image sera ainsi écornée par la hargne qu’il a mise à reporter le scrutin. Pis, la loi d’amnistie votée à la hâte et qui a été vite oubliée par la polémique sur la date de l’élection, va le desservir. Car, pour la première fois, une loi d’amnistie sera votée sans que des procès aient été organisés. 

Enfin, cette dissolution du gouvernement qui suscité des interrogations du fait que le mandat du Président de la République prend fin dans moins d’un mois.  Autant d’incohérences qui portent sa marque et qui vont oblitérer son action malgré un bilan matériel assez élogieux.  Mais, que voulez-vous, personne n’est vraiment parfait…


Assane Samb

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