À l’instar des distributions d’aide alimentaire par les airs, des chercheurs de l’université de Washington ont créé de minuscules capteurs qui peuvent être largués depuis des insectes volants comme les papillons de nuit. Fonctionnant sans fil jusqu’à un kilomètre, ces capteurs pourraient être utilisés pour surveiller des zones trop dangereuses ou trop difficiles d’accès.
Les chercheurs montrent le largage du capteur depuis un petit drone et un papillon de nuit.
Il existe de nombreux endroits impossibles à étudier, car trop difficiles à atteindre ou trop dangereux. Afin de pouvoir y relever les conditions environnementales, les chercheurs de l’université de Washington ont mis au point un minuscule capteur sans fil. Pesant seulement 98 milligrammes, il peut être transporté par un papillon de nuit ou un drone et largué à distance. Une fois positionné, il peut collecter des données comme la température ou l’humidité pendant près de trois ans.
Les chercheurs se sont inspirés des petits insectes comme les fourmis, qui peuvent survivre à des chutes de plusieurs centaines de mètres. Le faible poids du capteur lui permet de tomber depuis une hauteur de 22 mètres sans se casser. Il est attaché à un petit drone ou un papillon de nuit grâce à un système d’aimant et de bobine électrique. Le largage est déclenché par un signal Bluetooth, qui envoie un courant électrique à travers la bobine. Le champ magnétique ainsi généré repousse le capteur.
Des réseaux de capteurs pour surveiller les forêts
Les papillons de nuit présentent l’avantage de pouvoir voler plus loin que les drones, et passer dans des espaces plus étroits. De plus, de précédentes recherches ont montré qu’il est possible de diriger des insectes à distance avec des impulsions électriques. Les chercheurs imaginent disperser ainsi un grand nombre de capteurs afin de créer des réseaux pour surveiller une ferme ou même une forêt. Les capteurs sont capables de transmettre des données à une vitesse de 33 kb/s sur une distance d’un kilomètre.
L’appareil est encore au stade de prototype et il reste plusieurs étapes à franchir avant d’avoir un produit viable. Les chercheurs doivent tout d’abord créer un mécanisme pour récupérer les capteurs une fois la batterie épuisée. Ils souhaitent également remplacer la pile par une cellule photovoltaïque et créer un système de largage automatisé, par exemple pour un usage industriel.