Le ministère des Affaires étrangères avait signalé à la justice, le 13 juillet, la publication, par l’avocat, de l’identité de fonctionnaires de l’ambassade de France au Sénégal. Juan Branco est également visé par un mandat d’arrêt international pour des « crimes et délits » en lien avec les troubles survenus au début de juin dans le pays Ouest-Africain.
Pas de poursuite pénale. Le signalement du ministère français des Affaires étrangères concernant la révélation par l’avocat Juan Branco de l’identité de fonctionnaires de l’ambassade de France au Sénégal a été classé sans suite, ce mercredi 2 août, selon le parquet de Paris. Le Quai d’Orsay avait annoncé le 13 juillet dernier avoir signalé à la justice la publication par Juan Branco des noms de plusieurs agents en poste dans le pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi que leur numéro de téléphone, adresses mail et numéro de matricule.
Après analyse, le parquet a estimé que « l’infraction de divulgation d’informations personnelles permettant d’identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens n’apparaissant pas suffisamment caractérisée ».
Juan Branco, l’un des avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, a déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour « crimes contre l’humanité ». Une action en justice qui intervient après les pires troubles qu’ait connus le Sénégal depuis des années. Interrogé par l’AFP, l’avocat médiatique avait jugé « scandaleux qu’un conseiller technique français soit resté auprès du ministre sénégalais de l’Intérieur pendant toute cette période et ait participé à l’organisation de la répression » au Sénégal. Il avait également estimé que le signalement du Quai d’Orsay « (confirmait) que les informations que l’on a révélées (étaient) vraies ».
En juin dernier, la condamnation à deux ans de prison de l’opposant Ousmane Sonko avait provoqué de graves troubles au Sénégal, faisant 16 morts officiellement, au moins une trentaine selon l’opposition. Ce dernier criait alors au complot pour l’écarter de l’élection présidentielle de février 2024. Son parti estime à plus de 300 le nombre de « détenus politiques », des accusations que le pouvoir en place réfute. L’opposant, âgé de 49 ans, a été placé en détention lundi pour divers crimes dont l’appel à l’insurrection et son parti, le Pastef, a été dissout par les autorités.
Dans ce contexte, Juan Branco est visé par un mandat d’arrêt international depuis le 14 juillet pour « crimes et délits » liés à ces troubles. Il a pourtant été aperçu, ce dimanche 30 juillet, à Dakar, lors d’une conférence de presse des avocats de Ousmane Sonko.