Leur éligibilité va être, dans les prochains jours, actée par la modification de l’article L28 et suivant du Code électoral. Karim Wade et Khalifa Sall vont rejoindre les candidats potentiels à la présidentielle de 2024 en attendant la caution du Conseil constitutionnel. Des leaders sur qui comptent des sénégalais dont il est difficile de dire le nombre aujourd’hui. Car, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Et chemin faisant, un leadership nouveau a émergé avec Ousmane Sonko dont l’éligibilité est aujourd’hui sujette à caution à la suite de deux condamnations, la première pour diffamation et la seconde pour corruption de la jeunesse. Des condamnations qui posent également beaucoup d’interrogations. Nous nous retrouvons alors dans une situation inédite où celui qui est censé être chef de l’opposition risque de ne pas participer aux élections et que ceux qui auparavant en étaient exclus, vont y participer.
Une situation qui donne ou redonne sa chance à tout le monde. Car, une nouvelle redistribution des cartes pourrait être amorcée même si Pastef aura, dans tous les cas, son candidat. Karim et Khalifa traînent cependant le poids de deux condamnations pour des faits qui n’ont pas été amnistiés.
Cependant, Karim va bénéficier de la révision de son procès alors que ça ne sera pas le cas pour Khalifa. Mais moins que pour Khalifa, Karim a été longtemps absent du pays même s’il pourra toujours bénéficier du poids de son parti et de l’aura de son père qui a été ancien Président très apprécié par ailleurs. Alors, comme ils ont tous les deux des points faibles et des atouts, ils gardent toutes leurs chances pour la présidentielle. Car, sans avoir le même parcours politique, ils sont réputés pour être républicains et respectueux de l’Etat et des institutions. Ils sont par ailleurs posés et mesurés. Mais cela ne va pas suffire à faire gagner des élections. Cela peut même, parfois, être un handicap. Alors, Karim et Khalifa gardent alors toutes leurs chances. Mais à l’image de tous les candidats. C’est dire qu’il leur faudra davantage d’imprégnation sur le terrain, de présence physique mais surtout de planification stratégique pour gagner. Est-ce qu’ils en auront les ressources et le temps? C’est toute la question.
Assane Samb