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Émigration clandestine : cet interrègne dans lequel il faut sortir .

La série de naufrage sur les voies de l’émigration clandestine est un véritable drame . Elle en a le déroulé , le suspens et la cruauté du sort pour les principaux concernés. La jeunesse a longtemps cru que le plan de riposte Post-Covid allait lui fournir une bouffée d’oxygène après avoir été longtemps asphyxié par les foudres de plusieurs mois de confinement qui avaient exacerbé leur maux et griffé leur dignité.

Dans une tribune publié en 2021 , nous faisions état de ces émigrants en parlant de cas collatéraux du Covid autant ce dernier avait dévoyé le jugement d’une frange de la jeunesse qui, à l’occasion , avait cru à une réouverture des portes de l’El dorado.

Les victimes actuelles que nous enregistrons sur les sentiers de l’émigration pourrait, espèces sonnantes et trébuchantes , plutôt être considérées comme des cas désespérés du Covid autant les contrecoups d’une riposte post Covid ratée aura semé le doute quant à la capacité réelle de l’Etat d’arriver à désamorcer la bombe de l’emploi que la pandémie n’a fait qu’exacerbé.

Et la suite de naufrages aux larges des côtes espagnols, d’une course effrénée à l’émigration clandestine de candidats qui se comptent par milliers, toute classe d’âge confondue , toute catégorie professionnelle confondue de rendre compte de l’épaisseur de la blessure ouverte dans la conscience collective de ceux qui partent , plus baillante et plus profonde qu’une fosse à ciel ouvert . Lorsque la jeunesse se retrouve avec comme intime choix que le barca ou le « barsax » , c’est le mythe de l’État qui s’effondre , c’est la démocratie qui s’étiole et perd le Nord , plus profondément c’est le modèle de société proposé qui pâlit, tressaillit et s’embourbe dans un grand précipice. Comme on a pu le constater , la rentrée post Covid annoncée en pompe depuis la loi de finances 2020 n’a pu réaliser son plein envol ou du moins n’a pu atteindre les cibles les plus névralgiques. L’ État a voulu encourager la relance en n ‘injectant de l’argent que dans l’économie formelle. Ce qui de 2020 à nos jours n’a cessé de l’installer au cœur d’une crise migratoire qui nourrie l’idée d’un effet d’éviction.

Et comme il ressort d’un rapport de la banque mondiale, dans les pays en développement, les secteurs qui opèrent en dehors des radars du gouvernement pourrait faire rater la riposte post Covid. En vérité, l’attente d’une stabilisation de l’économie et d’un retour à la normale longtemps attelée une bonne frange de la population qui s’était déjà signalé lors de la première vague du Covid en bravant l’atlantique suite aux émeutes de la faim . La politique de relance à travers le Programme de relance économique et sociale ( PRES) pour juguler l’épineuse problématique de l’emploi ne sera pas à mesure de restructurer les secteurs que le Covid a littéralement mis à terre, sinon qu’elle se targuera d’alimenter le gosier d’un patronat qui s’est vite fendu d’être du banc des nécessiteux .

Au même moment , le secteur informel qui a vécu de plein fouet les foudres du confinement par le réaménagement des horaires de travail et fermeture de marché se verra relégué en arrière plan. Ce qui le poussa à mille lieux des fables et rhétorique technique à se mettre à inventer sa propre forme de résilience pour ressouder ses déchirures. La première crise migratoire de 2021 a été fort évocateur de la désarticulation dans le programme qui ratera le tournant de l’inclusion .

Si la crise politique de mars 2021 sera en parti attribué aux déboires de la jeunesse considérée désœuvrée et en manque d’emploi , la réponse qui sera dans la foulée apportée par l’État à travers le programme « XËYU NDAW ÑI » apparaîtra comme épidermique.

Le programme doté de 450 milliards Francs CFA s’évertuer à créer de l’emploi formel là où l’enjeu principal consistait à redresser la barre de secteur d’activité que la Covid a mis à terre. Si bien que dans la deuxième semestre de 2023, à l’an 3 du programme, alors que devait se poser l’évaluation, la jeunesse comme réponse immédiate montrera son désarroi en bravant une nouvelle fois l’Atlantique.

Le signe d’une inadéquation des politiques de jeunesse qui combiné aux scandales sur la gestion des fonds force COVID-19 dans une ère de tension préélectoral perpétuel finira par jeter l’opprobre sur les mécanismes mis en place. Ce concours de circonstances malencontreux allait réussir sans doute une prouesse, c’est à dire de projeter le pays au centre de ce qu’il faille appeler le Sénégal des intègres.Or comme disait Gramsci , la crise c’est quand le vieux monde meurt et que le nouveau tarde à prendre place . Dans cette interrègne surgisse les monstres.

Au Sénégal , ces monstres ont rapidement eu pour noms les passeurs qui rôde les pêcheurs à la ruine pour s’attribuer les barques, les vendeurs d’illusions qui sur les réseaux sociaux relaient les images d’émigrants arrivant tout sourire dehors sur les côtes espagnols , les promoteurs du Nicaragua et le clair obscure de la position de l’occident qui légalise le travail à court terme pour les travailleurs sans papier.

Et le Tandem Diomaye Sonko de tomber sur le panneau de ce contexte désobligeant qui les attelle au plus haut point, presse le pas et exige des mesures rapides. Après avoir longtemps cristallisé l’espoir de la jeunesse ils se retrouvent dans une situation où il devront aller pêcher à la ligne même le dimanche pour espérer noyer ces gouffres marins qui opèrent sur nos côtes: Charybde et Scylla.

Cette bataille de sortie de l’intègre devra néanmoins pour eux se livrer sur la terre ferme et non au large.
Le naviguant.


thiamsada14@gmail.com

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