60 mille bacheliers sur 75 mille sont des ‘’littéraires’’, cette année. En clair, malgré les discours, la tendance est restée presque la même depuis l’indépendance : les littéraires ou ceux qui sont estampillés tels sont toujours les plus nombreux dans notre système universitaire. Une vieille tendance certes que nous avons eu du mal à inverser, malgré les discours. Or, une telle tendance n’est pas, pour beaucoup, en faveur de l’employabilité des jeunes.
Le débat s’est encore posé hier à l’Assemblée nationale, lors du vote du budget du Ministère de l’Enseignement supérieur. Les députés ont soulevé la question. Et le Ministre Baldé était en phase avec eux. Comme quoi, il faudra davantage beaucoup plus d’efforts pour former des techniciens, des ingénieurs et autres dans des domaines divers. Et c’est le rêve caressé depuis quelques années quand nous avions pris conscience du fait que certes les séries littéraires sont importantes, mais qu’il faudra des scientifiques pour relever les défis du développement, bâtir ce pays, relever les défis posés par les nouvelles technologies et les nouvelles découvertes d’hydrocarbures, etc. Bien sûr, des efforts d’adaptation au marché de l’emploi ont été faits. Les universités privées sont venues à la rescousse dans beaucoup de domaines. On parle beaucoup de gestion, de management, de communication, de marketing, etc. Beaucoup d’étudiants sont formés dans ces secteurs. Mais ça ne suffit toujours pas.
Même les universités publiques comme l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar se sont beaucoup améliorées en termes d’employabilité. C’est pourquoi d’ailleurs, le terme ‘’littéraire’’ doit être relativisé parce que beaucoup d’étudiants qui ont des cartes de la Faculté des Lettres, sont formés dans des instituts où ils sortent comme Techniciens supérieurs dans certaines spécialités importantes. Des ISEP (Instituts supérieurs d’enseignement professionnel) sont installés dans certaines localités du pays comme Thiès, Diamniadio, etc. Les efforts se poursuivent pour en installer davantage un peu partout à travers le pays. Mais, là aussi, ça ne suffit pas toujours. Il est souvent fréquent de voir des étudiants être à la fois dans les universités publiques et dans les instituts privés de formation.
Certains parmi eux multiplient les efforts, étudient à longueur d’années pour se tirer d’affaire en ayant le maximum de diplômes et de savoir-faire. Et c’est cela la voie à suivre. Ce qu’il faut savoir c’est que pour réussir aujourd’hui, dans ce monde d’internet où tout va vite, il est important de déployer des efforts titanesques et que l’Etat accentue la mise en place d’opportunités de formation et d’emplois. Ainsi, au niveau du Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, les opportunités ne manquent pas même si elles ne sont pas connues de tout le monde.
Des partenariats sont noués avec des entreprises, des possibilités de financer une partie de la formation des étudiants existent et d’autres opportunités de ce genre. Il faudra cependant mettre l’accent sur l’information, la communication et le plaidoyer afin d’aider les étudiants actuels et futurs dans l’orientation, la formation et la saisie des opportunités qui existent. Il faudrait également que les entreprises sachent que l’Etat peut payer une partie du salaire du personnel dans le cadre de partenariats mis en place, toujours dans le cadre de l’employabilité des jeunes. Et la liste des opportunités est loin d’être exhaustive.
Assane Samb