Emmanuel Macron veut s’attaquer pour de bon à la réforme de l’espace Schengen, dans le cadre de la présidence française de l’UE en janvier prochain. Il devrait faire proposer, autour du 8 décembre, avec d’autres pays comme l’Allemagne, la mise en place du principe de la non-admission à l’intérieur de l’espace Schengen.
Selon les informations d’Europe 1 parcourues par Rewmi Quotidien, Emmanuel Macron veut appliquer le principe de la non-admission à l’intérieur de l’espace Schengen. Après la crise migratoire en Biélorussie et la tragédie de mercredi dans la Manche, Emmanuel Macron prévoit d’aller plus loin sur les questions migratoires. Après avoir divisé par deux les visas pour le Maghreb il y a un mois, le président le disait lui-même en privé il y a quelques jours : ce n’est pas suffisant, pas assez efficace. D’autant que les chiffres intermédiaires des expulsions sont franchement mauvais.
La non admission des migrants, ça veut dire quoi ?
Cette fois, Emmanuel Macron veut s’attaquer pour de bon à la réforme de l’espace Schengen, dans le cadre de la présidence française de l’UE en janvier prochain. Selon nos informations, il devrait faire cette proposition autour du 8 décembre, avec d’autres pays comme l’Allemagne, à la Commission européenne et au Parlement.
C’est une vraie rupture. Concrètement, il veut proposer d’introduire le principe de la non-admission à l’intérieur même des frontières de l’Union européenne. La non-admission, cela veut dire considérer que tout migrant interpellé dans les pays de l’UE, le long des frontières internes, est considéré comme n’y ayant jamais mis les pieds. Cela avait été expérimenté en 2015 dans les Alpes-Maritimes et à l’époque, tout migrant interpellé dans une zone de 20 km à l’intérieur du territoire français à la frontière franco-italienne, était considéré comme n’ayant jamais été en France. Ils étaient expulsés en Italie.
Une mesure aussi très politique
Cela veut dire aussi une réintroduction des contrôles systématiques aux frontières, à l’intérieur de l’Union européenne pour, bien sûr, garantir la libre circulation des Européens, mais filtrer et empêcher les migrants de s’installer. Avec l’objectif, à terme, que les pays qui tiennent les frontières de l’UE – les pays d’Europe de l’Est et Italie – soient contraints de mieux les surveiller. Avec l’aide de Frontex qui devrait être renforcée.
Une mesure qui, selon les mots forts d’un proche du président, aurait peut-être permis d’éviter l’attentat de Nice. Un projet qui, s’il voit le jour, est aussi très politique, puisqu’il est réclamé depuis des années par la droite.
Pour y parvenir, le chef de l’Etat doit réunir l’unanimité des pays de l’Union européenne. Mais il s’agit déjà d’une vraie rupture pour le président, lui qui y était résolument opposé il y a quelques mois.
M. BA