Le chef de service des essais cliniques de l’Agence de réglementation pharmaceutique (ARP), Pr Yoro Tine qui a pris part à la conférence de presse en prélude au sommet annuel des investigateurs cliniques a soutenu qu’au moins de 2,5% des essais cliniques mondiaux se déroulent en Afrique.
Pr Yoro Tine indique que ce sommet annuel des investigateurs qui se tiendra du 07 au 08 mai prochain, marque une étape clé dans la création d’un écosystème africain de recherche clinique éthique et durable. »Il nous offre une plateforme de concertation pour penser collectivement aux transitions nécessaires pour la reconquête scientifique et sanitaire du continent », dit-il. Et de renchérir: »La réalisation des essais cliniques en Afrique est désormais une impérative. Ces essais sont essentiels pour répondre aux besoins sanitaires spécifiques de nos populations et agir comme un levier de souveraineté. Dans ces temps, on parle de souveraineté pharmaceutique, d’innovation et de développement économique. Cependant, les chiffres actuels demeurent préoccupants car moins de 2,5% des essais cliniques mondiaux se déroulent en Afrique. Un écart qui reflète mal notre charge de morbidité et notre potentiel en recherche. Donc, il est impératif de valoriser les atouts de l’Afrique, notamment sa biodiversité génétique, son capital humain et ses savoirs endogènes, surtout en médecine traditionnelle ». De son avis, ces ressources doivent être exploitées dans une stratégie de recherche ambitieuse et souveraine. « Dans cette optique, le Sénégal a inscrit la recherche clinique au cœur de sa politique pharmaceutique nationale. Ces essais cliniques garantissent la qualité et l’efficacité des médicaments produits localement, en tenant compte des spécificités biologiques plus particulièrement génétiques, culturelles et sociales dans nos populations », laisse-t-il entendre.Dans cette dynamique, Pr Tine fait noter que l’APR animera une conférence sur la recherche clinique sur les plantes médicinales, un domaine stratégique d’apport au développement des phytomédicament au cours de ce sommet. « Plus de 30% de la population fait recours à la médecine traditionnelle », relève-t-il.
NGOYA NDIAYE