Cette épidémie survient dans la zone de conflit de West Wollega, où presque tous les 42 établissements de Santé du district de Begi ont été pillés ou endommagés.
L’Éthiopie a annoncé qu’une épidémie de paludisme s’était déclarée dans l’État régional d’Oromia. Les autorités sanitaires ont signalé, samedi, qu’au moins 36 personnes ont succombé à la maladie, au cours des deux derniers mois, dans les districts de Begi et de Kondala, dans la zone de Wollega Ouest, région en proie à des conflits.
Lata Banti, responsable du centre de Santé du district de Begi, a confirmé le décès de 36 personnes, alors que l’infection parasitaire transmise par les moustiques continue de se propager. Elle a également lancé un appel pour obtenir d’urgence des fournitures médicales vitales, ont rapporté les médias locaux. Ceux-ci citent Jawar Qasim, directeur du département de la Santé d’Oromia, qui indique que 16 zones d’Oromia sont touchées par la maladie, avec une augmentation de 168 % cette année par rapport à l’année précédente.
Joint au téléphone par Anadolu, Faayo Abdii, un responsable local de la Santé, a déclaré qu’il y avait des pénuries de médicaments et d’oxygène alors que la maladie s’est propagée dans de nombreuses zones des districts de Begi et de Kondala, districts de l’État régional d’Oromia en proie à des conflits, et où la majorité des décès ont été signalés.
Le responsable n’a pas indiqué le nombre exact de décès ou de personnes atteintes de paludisme dans ces deux districts, mais il a sollicité de l’aide pour faire face à la situation sanitaire critique. L’épidémie de paludisme survient alors que la quasi-totalité des 42 établissements de Santé de Begi, qui compte plus de 100 000 habitants, ont été pillés ou endommagés, et que les patients souffrant de maladies potentiellement mortelles ne peuvent pas recevoir de soins d’urgence parce que les centres de soins ne sont plus opérationnels, selon les médias locaux.
Les motifs des attaques menées contre les centres de soins et du pillage de certains d’entre eux ne sont pas clairs, mais la région a déjà été le théâtre de violences que le gouvernement fédéral a imputées aux mouvements oromo. Des centaines de personnes ont été tuées et des milliers de familles ont été déplacées par les violences dans l’Etat d’Oromia.
Le Front de libération oromo (OLF) et l’Armée de libération oromo (OLA), tous deux fondés dans les années 1970, sont en conflit avec le gouvernement en raison d’allégations de mauvais traitements infligés à la population locale. Si le gouvernement éthiopien considère désormais l’OLF comme un parti politique légal, l’OLA demeure considérée comme un groupe terroriste.
Le pays de la Corne de l’Afrique est actuellement confronté à une épidémie de choléra qui, jusqu’au 2 août, avait déjà coûté la vie à plus de 200 personnes, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
L’OCHA a indiqué que près de 400 nouveaux patients ont été admis au centre de traitement du choléra de Kumer, au cours de la deuxième semaine de septembre, ce qui représente une augmentation considérable de 50 % par rapport aux semaines précédentes. Selon les Nations unies, le choléra, maladie diarrhéique aiguë causée par une infection intestinale due à la bactérie Vibrio cholerae, a touché plus de 1,7 million de personnes dans le pays.
La Commission éthiopienne des Droits de l’Homme (EHRC) a signalé, la semaine dernière, qu’au moins 30 réfugiés étaient morts de faim et de malnutrition dans la région éthiopienne de Gambella, appelant à la reprise immédiate d’une aide alimentaire, adéquate sur le plan nutritionnel, pour toutes les communautés de réfugiés.