Les autorités rebelles de la région du Tigré ont accusé ce vendredi l’armée éthiopienne, d’avoir mené jeudi une frappe de drone sur des civils malgré la cessation des hostilités conclue le 2 novembre à Pretoria en Afrique du Sud.
« Un drone éthiopien a attaqué des civils hier à Maychew, au Tigré », a affirmé sur Twitter Kindeya Gebrehiwot, un porte-parole des autorités rebelles, faisant également état de « bombardements d’artillerie sur la ville ayant tué et blessé des civils ». Il a ajouté que « cela s’est passé après la signature de l’accord de paix à Pretoria », conclu entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens, sous l’égide de l’Union africaine (UA). Ces informations n’ont pu être vérifiées de source indépendante, l’accès au nord de l’Ethiopie étant interdit aux journalistes et les réseaux de télécommunications très aléatoires au Tigré,
Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a dénoncé la situation au Tigré, quasiment coupé du monde, évoquant « l’obstruction à l’accès à la nourriture, aux médicaments, et à des services de base». « Avancée positive », l’accord entre gouvernement éthiopien et autorités rebelles de la région du Tigré devant mettre fin à deux ans de guerre laisse de nombreux problèmes en suspens, s’inquiètent les analystes.
Outre l’arrêt des combats – invérifiable, le nord de l’Ethiopie étant interdit aux journalistes – et un engagement à régler pacifiquement leurs contentieux, cet « Accord pour une paix durable et une cessation immédiate des hostilités » prévoit notamment un retour de l’autorité fédérale au Tigré et un désarmement des rebelles. Mais le texte, négocié à Pretoria sous l’égide de l’Union africaine et publié par le gouvernement éthiopien, renvoie à la bonne volonté des parties le règlement d’inextricables différends et néglige ou reste vague sur d’autres, notent les analystes interrogés par l’AFP.
Quel sera le rôle politique du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) qui dirigeait la région avant la guerre après avoir gouverné l’Ethiopie durant 27 ans, jusqu’à l’arrivée du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018 ?