Le 1er mai de chaque année, on célèbre partout dans le monde, la journée internationale des travailleurs. Seulement au Sénégal, cette dernière (re)trouve le Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire dans un contexte particulier où ses membres se disent être victimes de « menaces » et d’ « asphyxie » au mépris de la loi. Ainsi, dans un communiqué du Directoire national, les syndicalistes exigent l’apurement du passif des protocoles du 30 avril 2018 et de celui du 26 février 2022.
Le Directoire national du CUSEMS estime que cette fête du travail coïncide avec une situation ‘’orchestrée’’ par les autorités et qui met les enseignants dans une mauvaise posture : « Pour la communauté enseignante du pays, cette fête est célébrée dans un contexte où, les autorités, plutôt que d’honorer leurs engagements, essaient d’intimider les travailleurs. Le sanctuaire que constitue l’école est agressé. Nombre d’acteurs du système élèves et enseignants sont arbitrairement privés de liberté pour avoir juste exercé des libertés consacrées par notre charte fondamentale », pouvait-on lire.
Devant le fait accompli, le CUSEMS pense que les autorités, en cette pareille date dédiée aux travailleurs, devraient changer de fusil d’épaule pour permettre d’apaiser le climat social dans lequel l’enseignement moyen-secondaire stagne : « Sur le passif des protocoles du 30 avril 2018 et de celui du 26 février 2022 dont nous exigeons l’apurement, on note un quasi immobilisme.
A la veille donc de ce 1er mai 2023, les autorités qui devaient rassurer font dans le dilatoire, profèrent des menaces et, au mépris de la loi, tentent d’asphyxier d’honorables et dignes travailleurs par des ponctions normales mais dont les modalités violent les dispositions réglementaires », laisse entendre le communiqué du Directoire national du CUSEMS. A en croire toujours au dit communiqué, la fête du travail se veut d’être un point d’achoppement qui va inciter davantage, du côté des enseignants ; à la mutualisation des forces : « A l’occasion de cette journée, les employeurs devraient se montrer réceptifs et donner des gages. Mais son objet nous rappelle, entre autres leçons, l’impératif de renforcer nos outils de mobilisation qui nous ont valu des acquis importants mais aussi et surtout d’engager la réflexion pour améliorer le quotidien des travailleurs, conjurer les périls nouveaux résultant d’une virtualisation à outrance de notre monde, de la rupture de l’unité de lieu consacrée par le télétravail, de la robotisation de la force de travail, inévitables sources de perte ou de précarisation d’emplois.
Toutefois, pour parer à toute éventualité, il (le Directoire national) invite les militants, les sympathisants à rester mobilisés et à son écoute», renseignent les syndicalistes du CUSEMS. Enfin, invitant les autorités à « se ressaisir rapidement » et en souhaitant à tous ses camarades et travailleurs du pays une excellente fête du travail, le Directoire national du CUSEMS évalue les enjeux qui, selon lui, pourraient mener à ‘’mauvais port’’ le système éducatif national : « La fête du Travail est un jour férié annuelle célébrant les conquêtes des travailleurs, et trouvant son origine dans les combats pour la journée de huit heures. Chez nous, comme dans nombre de pays, elle est synonyme de la journée internationale des travailleurs. Le Directoire national souhaite une excellente fête à tous les travailleurs et saisit cet instant pour magnifier leur courage, leur engagement pour la construction de notre nation. Cette posture belliqueuse et contre productive – elle radicalise les bases – risque de nous valoir une fin d’année difficile avec des perturbations préjudiciables au système.
Le Directoire national du CUSEMS, qui a alerté comme à son habitude très tôt, invite les autorités à se ressaisir rapidement », apprend-on du communiqué du CUSEMS daté d’hier.
Mamadou Sow (Stagiaire)