Dakar a fait son entrée en tant qu’observateur du Gaz Exporting Countries Forum (GECF), qui réunit les principaux exportateurs de gaz dans le monde. C’est une question de prestige et le prestige est une preuve de réussite. Hier, le Sénégal a franchi une nouvelle étape dans son statut de puissance gazière.
La 24e conférence ministérielle du forum des pays exportateurs de gaz va adouber Dakar en tant qu’observateur. En effet, la question qui réside ici c’est de savoir : « quels sont les enjeux liées au statut de membre ? Il deviendra membre de plein droit en 2023 quand le gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA) entrera en production l’an prochain. Pour le moment, il se contente de pays observateurs. Selon Ibra Seck, ingénieur géologue, Président de l’Association des géologues du Sénégal. « Son entrée dans ce club va donner à notre pays plus de visibilité.
Parce qu’aujourd’hui avec la géopolitique du pétrole et du gaz il est important de se positionner au plan mondial. C’est le cas des pays qui sont dans l’Opep. Cela va nous permettre de hisser le prix du Gaz, de suivre la production gazière », indique le Président. Ainsi, le Sénégal deviendra le 20e membre du cartel qui compte 8 pays africains dont le Nigeria, l’Angola et le Sénégal. Même s’il n’est pas aussi puissant que l’Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole), son poids géopolitique se renforce depuis quelque temps et la crise énergétique mondiale, le GECF pèse 70% des réserves mondiales et 43% de la production.
Avec ses 2,5 millions T de Gaz qui seront commercialisées dès l’année prochaine, le Sénégal sera un petit poucet aux yeux des grands producteurs de Gaz que sont le Qatar, l’Iran ou la Russie. Notre pays pourrait peser sur les décisions du cartel. « L’entrée dans ces clubs va vous permettre de fixer le prix du gaz, de suivre la production. Les pays l’utilisent comme moyen de pression. C’est le cas de l’Arabie Saoudite qui a réduit drastiquement la production du Gaz et c’est la même chose pour le pays producteurs de Pétrole », ajoute le Président de l’Association des géologues du Sénégal. A l’en croire, cela pourrait être un moyen de pression pour les autres pays. « Vous êtes mieux respectés. Regardez avec ce qui se passe avec la Russie qui le premier pays producteur de Gaz » ironise-t-il. En termes d’impact, le Sénégal pourrait s’attendre à booster sa croissance économique.
L’exploitation du gaz naturel source d’enjeu énergétique mais aussi économique. « Cela va entraîner une baisse de la facture de l’électricité et l’exploitation du Gaz peut avoir un impact sur le prix des produits tels que le ciment. Car les cimentiers utilisent comme combustible le charbon. Mais quand le Sénégal commencera à utiliser le gaz, il faudra substituer le charbon au Gaz », renchérit Ibra Seck.
MOMAR CISSE