Le chef de l’Etat Macky Sall a présidé, hier mardi, un Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz, au Cicad de Diamniadio.
Le Sénégal anticipe sur la gestion des recettes issues de l’exploitation prochaine de ses ressources en hydrocarbures. Un Conseil présidentiel sur le projet de loi y afférent s’est tenu, mardi, au Cicad de Diamniadio (Dakar) en présence des membres du Comité d’orientation stratégique (Cos) Petrogaz, organe en charge de la gestion inclusive et transparente des ressources pétrolières et gazières. La tenue du conseil vise selon le chef de l’Etat, Macky Sall, à conforter la transparence dans la gestion des ressources gazières et pétrolières.
«J’ai dit qu’avant d’adopter le projet de loi, il fallait réunir le Cos Petrogaz dans sa composition complète pour enrichir davantage le texte avant de l’amener à l’Assemblée nationale pour sa validation», a expliqué le Président Sall, assurant que le projet de loi est en gestation depuis 3 ans. «Dans une dynamique d’anticipation, tout ce processus a été mené en nous inspirant des meilleures pratiques de pays qui nous ont précédé dans ce terrain jusque-là inconnu pour le Sénégal. Nous avons voulu apprendre des succès et des erreurs tirées de ces expériences », a noté Macky Sall.
Un mécanisme souple et alerte au COS-PETROGAZ
Macky Sall, en présidant le Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures a pris quelques mesures fortes en vue d’une coordination de la gestion des ressources.
«J’ai décidé de mettre en place, au sein du COS-PETROGAZ un mécanisme, souple et alerte, de supervision, de suivi, de contrôle et d’audit des coûts et recettes issus de l’exploitation des hydrocarbures ?» a annoncé le Chef de l’Etat, au terme de la réunion sur le Conseil présidentiel relatif à la réunion élargie du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz sur la répartition et l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz.
Selon lui, il est nécessaire de le mettre car « mécanisme (dont la forme sera précisée) s’appuiera sur les institutions étatiques compétentes telles que le Ministère en charge des finances, le Ministère en charge des hydrocarbures et PETROSEN, mais également sur l’implication des organes de contrôle de l’Etat et d’autres parties prenantes à identifier. Cet instrument de veille stratégique, s’assurera, en particulier, de la conformité.»
En effet, il s’agit pour Macky Sall de mettre l’accent sur des recettes issues de l’exploitation de nos hydrocarbures ; des volumes effectivement produits ; des documents issus du reporting des compagnies et des coûts récupérables. » Dans le même ordre d’idées, le Chef de l’Etat, à la lumière des propositions, suggestions et orientations validées, a demandé au Ministre des Finances et du Budget d’amender «en mode Fast Track » le projet de loi sur la gestion des recettes issues de l’exploitation de nos hydrocarbures, en vue de son examen et adoption, le 29 décembre, en Conseil des Ministres. « J’invite le Secrétaire Permanent du COS-PETROGAZ à coordonner la mise en place du mécanisme précité en collaboration avec toutes les parties prenantes impliquées », souligne le Chef de l’Etat.
700 milliards F Cfa de recettes par an
Des recettes de 700 milliards de francs CFA par an sont prévues selon le ministre des Finances avec l’exploitation des ressources en pétrole et gaz. « Le pays va connaître à partir de 2024 une croissance de 10.3% », a indiqué Abdoulaye Daouda Diallo, assurant que le gouvernement va travailler à faire croître le taux pour les années suivantes.
Une manne qui, indique le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo, sera répartie comme suit : «Un maximum de 90% destiné au budget annuel, un minimum de 10 % destiné au fonds intergénérationnel.» Par ailleurs, la part destinée au fonds de stabilisation sera établie par le Cos-Petrogaz.
«Ces revenus vont servir à des dépenses d’investissement au bénéfice exclusif des populations, générations actuelles comme générations futures. Dans un premier temps, ces investissements devront servir au renforcement et à la valorisation de notre capital humain, à la transformation structurelle de notre économie et, enfin, le renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la gouvernance», souligne Abdoulaye Daouda Diallo.
A signaler que les premiers barils de pétrole et de mètres cubes de gaz naturel sont attendus en 2023.
MOMAR CISSE