Les religions rencontrent les médias, principalement en deux endroits : dans l’information que ces derniers donnent à leur propos et dans la façon dont elles-mêmes s’emparent de ceux-ci, en créant leurs propres médias, pour diffuser une information qui leur soit propre. C’est le premier cas qui intéresse davantage nos chefs religieux, qui profitent de la moindre ouverture dans un médias, pour s’offrir une fenêtre gratuite sur le monde. Ainsi, cette semaine, quand la Sen TV a lancé sa nouvelle émission « DINÈ ET DEBAT« , personne n’a été surpris d’y croiser des ténors comme Ahmeth Khalifa Niasse, sauf qu’on ne s’attendait pas à son discours critique vis-à-vis des familles religieuses. Il n’a pas tort, l’Ayatollah, de dénoncer les dérives qui accompagnent souvent nos cérémonies religieuses qui ressemblent de plus en plus à des « carnavals des femmes ».
Mais de là à les jeter froidement à la face des marabouts locaux, il y avait un pas à ne pas franchir sous risque de donner l’image du serpent qui se mord la queue. D’abord lui même appartient à ce monde et ses pratiques ne diffèrent guère de celles des autres « quand le jeu en vaut la chandelle », ensuite parce qu’il aurait pu en parler discrètement aux « kilifas » avant de s’épancher, enfin parce que le profil de l’Ayatollah ne nous est pas inconnu. Il n’est pas du tout Jean Lefebvre, l' »entreprise qui travaille pour vous. » Vous le verrez vous-même, car, le sacerdoce et l’apologétique, c’est vraiment pas son genre.
Sébé