Il est le leader de la Convergence libérale et patriotique. Serigne Mbacké Ndiaye, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était l’invité du Grand oral sur Rewmi Tv où il a abordé l’actualité sous différents angles. Du discours de Diomaye du 31 décembre, les relations entre Macky et Wade et l’avenir du Pds sous l’aile Karim Wade. La question de la Casamance aussi n’a pas été occupée de même que le tandem Diomaye Sonko, la situation économique et les pistes de solutions pour endiguer le chômage des jeunes tout en invitant les parents à être vigilants pour veiller sur leurs enfants avec l’affaire Diary Sow.
Abordant le discours de Bassirou Diomaye Faye tenu le 31 décembre un point évoqué par ce dernier a suscité autant de débat. Il s’agit de la rationalisation des partis politiques. Serigne Mbacké, à la question de savoir s’il convergent vers cette idée de Diomaye a d’emblée salué le discours du Chef de l’état. Selon ce dernier, il a abordé les aspects économiques, sociaux, les jeunes entre autres. « Je le félicite pour avoir dit que ce pays ,nous appartient à tous et que tout le monde doit s’y mettre. C’est à tout le monde de construire ce pays », a-t-il indiqué.
Sur la rationalisation des partis, ce dernier a rappelé que cette question revient tout le temps dans ses écrits étant donné qu’elle lui tient à cœur. Mais faute de courage de la part des hommes politiques, car laisser un peuple le soin de le faire. Il a rappelé avoir fait la proposition selon laquelle il faut interdire les coalitions de partis à l’occasion des législatives comme aux locales. « Je l’ai dit sans cesse et que chaque pari doit seul y aller sinon il disparaît. Il va nous rester une dizaine et que ces partis seront financés par l’État. Le débat est agité mais on ne pourra pas y parvenir. Mais dans cette lancée il faut avoir le courage de revoir la Constitution et de supprimer la limitation du nombre de mandat du Chef de l’Etat » a martelé l’invité. Car il a estimé que le pouvoir appartient au peuple et qu’il est anormal que le Chef de l’État s’arroge autant de mandat. A l’en croire cette idée de limitation du nombre de mandat date de 1992 avec le code consensuel de Kéba Mbaye et quand Diouf Abdou a convoqué les partis politiques pour une discussion et leur avait dit qu’il fallait limiter le nombre de mandat mais accepté par le Ps qui a proposé un septennat au lieu d’un quinquennat. « On avait les élections municipales, législatives en 1988 et la présidentielle le même jour. Dans mes écrits, je l’ai évoqué pour avoir toutes les élections la même année et que ceux qui ont gagné puissent gouverner. On y parvient car cette année on eu la présidentielle et les législatives, car les collectivités devraient être dissoutes et avec des élections anticipées et donc une élection en une année en 2029, il n’est pas exclu de le faire », a-t-il argué.
Il a donné l’exemple de certains pays pour être plus à l’aise et avoir la latitude de gouverner. Il a clamé haut et fort : « Oui à la rationalisation mais pas taillée sur mesure. Et donc à quelques années d’une élection et il faut une formule certes. On voit la meilleure solution pour rationaliser le parti et respecter les obligations de chaque parti. Il n’y pas de bilan, ni de comptabilité. Au moins moi j’ai un parti avec a notre actif deux congrès en 7 ans d’existence. Cela fait partie de la vie d’un parti », a indiqué l’invité.
Pour Serigne Mbacké Ndiaye, il existe des partis qui refusent le débat en interne. Il a noté que nous sommes tous responsables car tout le monde attend de tout du leader dont les dépenses, les activités et un financement. « Je rappelle qu’en 1984-85 un groupe de jeunes autour de certains leaders, nous nous sommes élevés contre cette manière de gérer le Pds, mais d’aucuns ont été limogés. On nous disait que c’est Wade qui donnait l’argent mais pas vous », a ironisé Serigne Mbacké Ndiaye
Abordant la missive de Karim Wade à l’intention des militants du Pds, qui dans une lettre les a appelé à la mobilisation des troupes. Interpellé sur ce faut, cela vise-t-il à regrouper les militants malgré les soubresauts pour que la famille libérale soit unie ? Pour S. Mb. Ndiaye, EN MARS 2012, il dit être dans le salon de Me Wade qui avec une acceptation sereine de la défaite s’est tourné vers lui pour lui demander : « alors comment vois tu l’avenir du Parti ? » En guise de réponse, il lui signifia : « Je pense que nous devons aller soutenir Macky car il est de la même famille. Car le pouvoir est sorti d’une chambre pour aller dans une autre mais pas dans une maison. Après la passation, le CD a été convoqué à Fann et donc l’idée de regrouper la famille libérale vient de ma modeste personne » a affirmé l’invité. Il a ajouté que Me Wade travaillait sur un document sur la grande retrouvaille de la famille et que cette idée est née de ce document suivant la défaite en 2012. Pour lui, les gens ont préféré aller retrouver Macky en personne et par ceux qui ont transhumé.
Poursuivant dans ses révélations, il dira qu’il est allé retrouver Wade à Versailles et lui a donné une lettre adressée à Macky en parlant de Karim et de certains leaders. « Des mesures avaient été prises, (Macky) et pour voir comment faire pour que Karim sorte de prison. Macky m’a dit de dire à Wade que lui-même n’a pas les moyens d’arrêter la machine judiciaire mais je peux faire accélérer la cadence et de le gracier. Ce qu’il a fait et donc j’ai fait des vas et viens et Abdoulaye Daouda Diallo suivait le dossier avec moi. Mes camarades du Pds me soupçonnaient de collusions mais je les comprends » a-t-il poursuivi.
Dans sa narration, Serigne Mbacké Ndiaye a révélé ce qu’il n’a pas pu pardonner à Wade et à Karim sachant le pourquoi il allait voir Macky Sall à qui il rendait compte en prison. « Abdoulaye D. Diallo m’a appelé en me disant que la bataille était en train d’être gagnée car Macky avait décidé de rendre visite à Wade en me demandant de préparer le terrain. Je l’ai dit à Karim qui a salué cette idée. Tout compte fait, je l’ai expliqué à Wade. Mais il a appelé Pape Samba Mboup et lui a tout expliqué. Ce dernier m’a appelé ainsi que Samuel Sarr etc. le projet est tombé à l’eau. Une manière de prouver que le projet de retrouvaille ,j’y tenais », a asséné ce dernier.
A ce titre, il juge important que Karim revienne au bercail car on ne peut pas gérer un parti par procuration. « De quelle direction veut il prendre ? Avec ce parti, c’est pour collaborer avec le régime ou une opposition radicale ?. Serigne Mbacké Ndiaye se demande ce que Karim veut faire.
Quel avenir pour le Sénégal avec le tandem Diomaye/Sonko ?
Sur cette question il dira qu’il y a du bon et il y a du moins bon. A preuve, selon lui, il leur souhaite de réussir leur mission car ce pays ne doit pas sombrer et donc il faut se battre. « Ils ont un rôle à jouer car l’histoire sert à quelque chose. Quand Wade avait 56% après une élection, Idrissa Seck disait que « oui c’est confortable cette majorité. Mais il faut que les autres viennent. Donc il y a 46% qui n’ont pas voté et donc, il faut que les autres dont l’opposition et ceux qui n’ont pas voté à venir », a analysé Serigne Mb. Ndiaye.
Dans un contexte difficile au plan économique, avec ce qui s’est passé aux USA, cela prouve que les problèmes existent dans tous les pays. Il les invite à plus d’humilité et il est idoine de les soutenir. « Sans cette histoire de Sonko et d’Adji Sarr, aujourd’hui Diomaye ne serait pas président. Quand on commence le carême en prison, on célèbre la Korité au Palais, il ne faut plus en vouloir à qui que ce soit. Ils doivent prendre des initiatives. J’ai aimé quand j’ai vu le président de l’assemblée aller rendre visite aux anciens Présidents de l’assemblée. Il faut de l’action sur le terrain et intégrer cette intelligencia. D’où le fait de prendre des mesures hardies dans ce sens », a plaidé notre interlocuteur. A l’en croire, rien n’empêche au Président ou au Premier ministre d’appeler l’ancien Pm Amadou Ba et d’échanger avec lui », a-t-il dit. Serigne Mb. Ndiaye a cité l’exemple lors de la Covid avec Macky qui avait appelé tous les acteurs à l’unité. Un geste qui permettait de discuter sur les difficultés et les problématiques.
La paix en Casamance :l’optimisme de S. Mb. Ndiaye
Sur la question de la Casamance avec le retour de la paix dans cette zone, Diomaye aura-t-il les atouts nécessaires pour arriver à créer les conditions pour une paix durable ? Pour l’invité, il existe des raisons objectives car elles sont déjà là et que ce régime va y arriver. Avec les séquences sous Abdou Diouf, Wade avec les accords de Foudiougne1 et 2. Mais avec Macky au-delà des missions en Casamance, dans certaines zones ; il a révélé que Macky avait donné son accord pour une intervention à outrance avec le Général Kandé.
« Il a réussi à démanteler les bases rebelles et donc contraints à la négociation. Macky était pour le retour des personnes déplacées. La guerre avait été gagnée et donc il fallait la paix. Une condition objective. L’alternance est arrivée avec la 3ième. Et donc il y a l’appartenance de Sonko à la Casamance et donc c’est un atout. Donc à travers lui, le Mfdc se dit satisfait qu’un des fils de la zone qui est dans l’appareil étatique. Subjectivement les conditions sont réunies pour avoir cette paix » a lancé l’ancien ministre sous Wade. Il a mis en exergue les investissements entrepris par l’ancien Chef de l’État pour une paix définitive et en termes de routes, de ponts et d’adduction d’eau. D’où les raisons de la bataille. Il fera remarquer que chacun doit faire son autocritique.
Endettement, exploitation du pétrole et du Gaz
Avec la situation difficile à propos de l’endettement et l’exploitation du pétrole et du gaz, le Sénégal reste au devant de la scène. A la question de savoir si l’économie peut être régénérée et aller vers le sens de l’émergence, grâce aux ressources pétrolières et gazières, il a souligné qu’elles (Ndlr : ressources) ne suffiront pas pour sortir ce pays du gouffre. Avec le poids de la dette, cela s’est aggravé dans ce pays du fait de la situation pas trop facile entre le Sénégal et le Fmi qui est un partenaire. Il se dit persuadé des pistes de réflexion pour sortir de cette situation. Pour le pétrole et le gaz, il estime que cet argent provenant de ses ressources doit servir à lutter contre le chômage des jeunes et d’éradiquer ce fléau car le chômage reste endémique.« En réglant le problème, on règle une grande parti des jeunes. C’est le cas aussi pour l’agriculture et de sortir du carcan de pays endettés. 11 à 14 mille milliards de dette c’est énorme. Mais il faut discuter et je suis persuadé qu’avec cette discussion il est possible d’arriver à une amélioration d’une partie de la dette », a fait remarquer l’invité du Grand oral. Selon ce dernier, il dit avoir échangé avec un acteur important qui est dans ce pays. Évoquant le voyage effectué de manière rapide de Macky en 2012 pour renflouer les caisses. « De grandes puissances peuvent apporter un financement gratuit pour renflouer nos caisses. Et il faut soulever les gratuits et des fils de ce pays qui peuvent jouer leur rôle. Alors il faudra aussi une gestion en interne car ce pays va exister après Diomaye et Sonko et que les autorités ont compris que des discours étaient des propos de campagne. Car la réalité est tout autre », a laissé entendre notre interlocuteur.
Opérant la rupture dans la gestion, Serigne Mbacké est d’avis qu’il faut se concerter et avoir les bons leviers. Il a cité l’exemple de Makhtar Diop qui selon lui peut mobiliser tous les financiers du monde grâce à la stabilité du pays car les amis du Sénégal sont nombreux. « Le Sénégal a une position dans le monde car des pays tiennent à ce pays. Les relations politiques, humaines etc. guident l’économie du pays. La politique guide l’économie et il peut la faire décoller car la situation est catastrophique. Le Btp ne marche plus, c’est le cas au Port autonome de Dakar. Ma mission est de tout faire et de soutenir ces autorités et réussir bien que je ne suis candidat à rien du tout. Mon combat est de rassembler et que tout le monde se mette autour et d’apprécier et pour l’heure il faut faire bloc », a appelé l’ancien ministre.
Sur la formule au régime de ne pas vivre un échec la solution réside selon lui sur l’argent du pétrole mais aussi au plan agriculture. Il a dénoncé l’approche du Prodac mais des fermes idoines pour les jeunes et voir la meilleure formule. « C’est un premier élément avec des forages, la pisciculture. L’artisanat aussi important mais il faudra regrouper les acteurs. Tous les jeunes formés et qui ont réussi leur apprentissage doivent être soutenus par l’État. Il faut penser à relancer l’économie textile. Dans le domaine du sport il faut donner à chaque club 100 millions par an car c’est un facteur de stabilité. Les écuries de lutte, les Asc et les regrouper en Gie avec les anciens sapeurs et militaires dans le domaine de la sécurité et ces Gie vont assister les populations de proximité et surtout pour la sécurité. On va résorber le chômage avec aussi la contribution des collectivités territoriales et les familles. Les marchands ambulants peuvent être recensés et des magasins en guise de subventions grâce à l’état avec les fonds du pétrole et du gaz mais aussi être ferme dans la démarche » a détaillé le leader de Convergence libérale et patriotique.
Assassinat de Diary Sow : La responsabilité des parents indexée
Au courant de l’émission, l’affaire Diary Sow est mise sur la table. Cette jeune fille tuée a suscité l’émoi. A en croire l’acteur politique. Il a invité les uns et les autres à ne pas jeter l’anathème sur les jeunes car ce sont eux qui sont dans les mosquées. Des jeunes pieux certes mais s’interroge sur le fait que les parents assurent leur responsabilité. « Pas du tout ! Mais pour le cas de cette fille, les parents sont aussi responsables. Un parent ne doit pas dormir sans ses enfants. Il existe une éducation à faire à ce niveau. La peine de mort ne règle pas le problème mais il faut une reconversion des mentalités », a-t-il plaidé.
MOMAR CISSE