Farba Senghor n’a pas mis de gants pour dire ses vérités à l’endroit de Sonko et de Mimi Touré qui ont marqué leur refus face au dialogue avec Macky Sall. Invité de l’émission ‘’Grand oral’’ sur Rewmi TV, l’ancien ministre libéral a révélé que le leader de Pastef n’est pas encore sorti de l’auberge face aux procès.
Le président Macky Sall tient à son dialogue avec les forces vives de la nation. Il ne manque pas d’occasion pour réitérer son appel. Un appel bien entendu par le leader du parti des républicains ‘’Mbolo askan wi’’. Farba Senghor : « Le fondement de notre doctrine reste la concertation et le dialogue. Donc nous sommes favorables au dialogue. Wade disait que dans la vie, il faut savoir souffler le chaud et le froid car on se bat pour un objectif. » À l’en croire, il faut tenir des élections libres et transparentes et que les composantes se retrouvent. Parlant du F24 qui a décidé de décliner l’invitation du chef de l’Etat, Farba Senghor estime que ce mouvement ne devait même pas exister « Comment des gens peuvent créer un tel front? Ils appartiennent à des partis qui se cherchent une position. Je comprends bien qu’ils refusent d’être parmi ceux qui veulent dialoguer.
Khalifa Sall est favorable de même que Habib Sy. Mais on ne peut pas satisfaire tout le monde. Il y aura des points certes mais il faut aussi avancer », invite Farba Senghor qui croit que la révision du code électoral occupera une place de choix dans le dialogue. Il dit également que les concertations seront publiques, au grand bonheur des populations. Il invite à une « participation massive » et au refus du diktat des hommes politiques et de la société civile. Avec l’absence d’unanimité au sein de l’opposition, Farba Senghor estime que tout le monde ne peut pas être d’accord avec ces voix discordantes. « Yewwi est déjà divisée et ceux qui sont dans le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) n’ont pas les mêmes points de vue avec les autres. C’est le cas avec Ousmane Sonko et Habib Sy. Sonko ne pense qu’à la violence mais risque aussi de se brûler les ailes. On verra s’il va participer à la présidentielle avec les procès. Il ne peut pas passer tout son temps à insulter. Wade n’a jamais attaqué les militaires ou les religieux. Il lui manque cet esprit de discernement », dit-il.
Acculant le leader de Pastef, Farba Senghor est d’avis que celui-ci ne cherche qu’une chose : « être arrêté par les forces de l’ordre. » « Il est en train de semer le doute, mais l’on oublie que la justice est aussi maligne que lui. Il accuse à tort et à travers d’honnêtes citoyens. Il faut que Sonko sache qu’il ne peut être au-dessus des lois ». A la question de savoir si les libertés individuelles sont menacées au Sénégal, Farba Senghor balaie d’un revers de la main. « C’est impossible ! Des gens sont arrêtés pour diffamation, à cause de cocktails Molotov, destruction de biens publics. Mais l’enquête va déterminer si Sonko lui-même est mêlé dans cette affaire ou pas », souligne-t-il.
Farba charge Sonko et Aminata Touré
Interpellé sur la déclaration d’Aminata Touré qui parlait de ‘’deal’’ entre l’Apr et le Pds, Farba Senghor a pouffé de rire. «Ce sont deux partis qui se battent et c’est naturel. Avec ce qui s’est passé, Sonko a tort, de même que Aminata Touré. Aller au dialogue ne veut pas dire que l’on cautionne tout ce que Macky va dire », fait-il remarquer. Interpellé sur la désobéissance civile dont Sonko a fait montre en prenant une photo à la frontière gambienne, Farba Senghor dit : « Cela n’a aucun sens et il veut braquer les regards sur sa personne tout simplement. Il est sur tous les fronts. Sonko encourage les dérives. » Sur la 3e candidature de Macky Sall en 2024, Farba Senghor rappelle qu’il existe un calendrier républicain réglé depuis le code électoral de 1992. « Macky n’a pas cette obligation de dire qu’il sera candidat ou pas.
Des politiques poussent les populations à lui mettre la pression et l’empêcher de poursuivre ses projets. Il travaille et personne ne peut le battre sur ce plan. Wade a jeté les bases d’un fondement de la société moderne. Macky a fait plus et mieux. Alors, c’est cette continuité que nous voulons pour avoir un pays développé. La démocratie est en vie au Sénégal. Et il faut être à l’écoute du Conseil constitutionnel », a suggéré l’ancien libéral qui, dans la foulée, a invité la société civile à « jouer franc ».
MOMAR CISSE