Ce policier qui a escorté un vendeur de portable n’aurait sans doute pas attiré l’attention si ce dernier et ses complices se s’étaient pas vantés en filmant la scène et en la diffusant sur les réseaux sociaux.
Une grave affaire qui porte un coup à la réputation de la Police parce qu’un de ses éléments a décidé de violer la loi et de déshonnorant l’institution et l’Etat qu’il est censé servir.
Et il n’est pas le seul. D’autres éléments des forces de l’ordre s’inscrivent parfois dans cette dynamique comme du reste on le note dans tous les corps de métiers y compris chez les journalistes.
Tout se passe comme si nous nous faisons un malin plaisir à fragiliser nos institutions. Car certains parmi les hommes et les femmes qui les incarnent ne font pas forcément du respect des règles et de l’orthodoxie de leur métier, un sacerdoce. Et ça, il est difficile de lutter contre.
Certes ce Policier va être traduit devant un Conseil de discipline et sans doute sanctionné mais la plaie reste béante. Nous n’avons pas en général un problème de règles, d’institutions. Nous avons un problème de respectabilité de ces dernières. Aussi bien de la part des acteurs qui les incarnent que de la part des citoyens eux-mêmes. Au-delà de la question de la corruption et les délits assimilés qui minent notre société, nous cultivons un esprit rebelle contre les règles. Or, un tel état d’esprit et d’essence mafosis. C’est ce qui explique les coups d’Etat dans d’autres pays et se traduit par l’état de déliquescence avancé de nos sociétés, à tous les niveaux.
Or, on ne le dira jamais assez, l’individu a toujours tendance à vouloir retourner à l’état de nature où il n’y a pas de lois et dans laquelle il peut faire ce qu’il veut. Mais, nous savons avec Voltaire, Kant, Hobbes et autres comme Montesquieu, que c’est impossible. Car ce sera le règne de l’anarchie et de la loi du plus fort. Car, nous sommes en société. Et qui dit société dit règle.
C’est pourquoi ces dernières sont nécessaires en société et la mise en place d’institutions qui les incarnent. Mieux il est important de savoir sanctionner leur inexécution en tenant compte des principes et normes qui guident le droit répressif.
Donc, plus nous sommes faibles dans l’application des lois, moins les citoyens seront prompts à les respecter. Et cette faiblesse suppose que les hommes et les femmes chargés de les faire appliquer soient formés à la bonne école et soient eux-mêmes contrôles et sanctionnés au besoin.
Il n’existe pas d’alternative à cette voie. A moins de vouloir retourner à l’état de nature.
Assane Samb