La représentante du Ministère public a requis 10 ans de réclusion criminelle contre A. Ndiaye. Marié et père de trois enfants, ce dernier était jugé hier, par la chambre criminelle de Dakar pour viol, pédophilie et détournement de mineure de moins de 13 ans.
A. Ndiaye était locataire dans une maison R+1, située dans le populeux quartier de Grand-Yoff. Il vivait avec son épouse et sa fille. D’après le voisinage, le jeune père de famille avait un comportement suspect. Il avait pris pour habitude d’épier ses colocataires sous la douche.
Pis, il se livrait à des pratiques pédophiles, car une fille du nom de M. N. a eu à le pointer du doigt. Mais, A. Ndiaye s’est retrouvé entre les mains de la justice quand la dame N. Diouf a remarqué une odeur désagréable au niveau de l’appareil génital de sa fille de 8 ans.
Ayant conduit l’enfant chez un pédiatre, ce dernier a constaté un écoulement vaginal. Soumis à un interrogatoire, la môme révèle au médecin que c’est A. Ndiaye qui introduisait ses doigts dans son sexe. N. Diouf est allée déposer une plainte contre son colocataire au commissariat de Grand-Yoff le 17 août 2020. Devant les limiers, la victime a expliqué que le mis en cause l’entraînait dans sa chambre à l’heure de la sieste. Sur place, il introduisait ses doigts dans son organe sexuel et caressait ses seins.
La gamine a ajouté que le pédophile lui remettait une pièce de 100 francs, après son ignominie. Des griefs que A. Ndiaye a rejetés en bloc lors de son face-à-face avec les limiers. Pour sa défense, il a déclaré qu’il entretient une relation conflictuelle avec la mère de la victime. Quant à la fillette, elle venait dans sa chambre pour récupérer sa petite sœur. Le rapport gynécologue a établi une lésion hyménale ancienne et une déchirure vulvaire.
Inculpé pour viol, pédophilie et détournement de mineure, l’accusé a été présenté au juge de la chambre criminelle de Dakar ce mercredi 3 mai 2023. Après près de trois années de détention provisoire, monsieur Ndiaye a tenu un autre discours pour se soustraire à la loi. À l’en croire, cette histoire d’agression sexuelle a été montée de toutes pièces par la partie civile qui est de nature très belliqueuse.
« La fille n’a jamais mis les pieds dans ma chambre. Le jour des faits, elle a sali la terrasse. Outré, je l’ai grondée. Quand sa mère est venue, elle m’a abreuvé d’injures, avant de me réclamer 100.000 francs pour un règlement à l’amiable du différend. J’ai décliné sa proposition, car je n’avais rien à me reprocher. Même à la police, elle a réitéré sa proposition. Mais, j’ai campé sur ma position », a-t-il avancé.
N. Diouf et sa fille n’ont pas comparu à la barre. La déléguée du procureur a accordé du crédit aux accusations de la victime. « Elle a eu à dire et à répéter à l’enquête et devant le juge d’instruction que c’est l’accusé qui a eu à commettre les faits sur sa personne », a asséné la parquetière qui a sollicité 10 ans de réclusion criminelle. Selon Me Baba Diop, plus de trente personnes vivent dans la maison où les faits se sont déroulés. « Si on s’en tient à l’ambiance qui régnait sur les lieux, il serait extrêmement difficile de réussir cette prouesse.
Même s’il y a un certificat médical qui confirme les faits, vous n’avez que les déclarations d’une fille de 8 ans », a argumenté le conseil de la défense qui a plaidé l’acquittement. Mise en délibéré, l’affaire sera vidée le 17 mai prochain.