L’offensive menée directement en territoire ukrainien a inévitablement des conséquences directes sur le commerce international, que ce soit en termes d’arrêt de productions/livraisons de biens et d’incertitudes sur les marchés.
Depuis le début du conflit ouvert entre la Russie, l’Ukraine, les échanges économiques entre les pays du reste du monde s’en trouvent fortement affectés. La Russie est le troisième producteur mondial de pétrole, le deuxième producteur de gaz naturel et figure parmi le top 5 des producteurs d’acier, de nickel et d’aluminium. Elle est leader mondial dans la production de palladium, indispensable à la fabrication de semi-conducteurs et puces électroniques.
Les sanctions économiques ont eu des effets collatéraux sur les échanges commerciaux entre le Sénégal et la Russie qui est un partenaire privilégié du Sénégal. Les répercussions se produiront de trois manières principales. Premièrement, la hausse des prix des matières premières, telles que les denrées alimentaires et l’énergie, fera encore augmenter l’inflation, ce qui aura pour effet d’éroder la valeur des revenus et de peser sur la demande.
Deuxièmement, les pays devront faire face à une perturbation des échanges commerciaux, des chaînes d’approvisionnement et des transferts de fonds, ainsi qu’à une augmentation historique des flux de réfugiés. Enfin, la perte de confiance des entreprises et l’incertitude accrue des investisseurs pèseront sur le prix des actifs, ce qui aura pour effet de resserrer les conditions financières et de provoquer éventuellement des sorties de capitaux des marchés émergents.
D’après la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), en février 2022, les importations de blé sont nulles alors qu’elles se chiffraient à 4,2 milliards en janvier. Les autres marchés d’approvisionnements du Sénégal en blé sont l’Argentine à hauteur de 5,9 milliards et la France pour un montant de 1,8 milliard en février 2022. Entre janvier et février 2022, les importations de blé en provenance d’Argentine ont crû de 62,9% (+2,3 milliards) tandis que celles en provenance de la France se sont repliées de 17,4% (-0,4 milliard).
S’agissant des achats de produits pétroliers raffinés, la Russie demeure le premier fournisseur (38,3%), suivie des Pays Bas (25,0%). Ces importations en provenance de la Russie sont donc passées de 24,3 milliards à 38,3 milliards entre janvier et février 2022. Pour ce qui est de l’engrais, les achats extérieurs en provenance de la Russie ont baissé drastiquement de 94,6% en février 2022, passant à 0,3 milliard, contre 6,4 milliards en janvier 2022.
M. BA