Peut-être que les plus anciens Ndar-Ndar se souviendront de ces dimanches après-midi d’antan, quand, après la prière de l’Asr, une foule envahissait les principales artères de la ville et se lançait dans une longue procession vers la place Faidherbe, sous le regard attentif des siñaar à leurs balcons et des marchands sur le pavé de leurs boutiques.
Dans une atmosphère festive, presque carnavalesque, se mêlaient des enfants de tout âge, des soldats à cheval, des griots avec leurs tama, des fonctionnaires en saharienne et salacot, des sàmba-lingeer en sabador, des doomi-soxna avec le fez, des vieux ndaanaan avec le kaala, des jeunes filles coquettes habillées à la dernière mode, mais surtout des jigéen élégantes, vêtues de riches tissus aux couleurs flamboyantes, qui se distinguaient par leur démarche lente, emblème de l’élégance proverbiale saint-louisienne.
Image: le Tàkkusaanu Ndar dans les années 1940.