Ils sont déjà deux hautes personnalités à être interdites de sortie : Lat Diop et Abdoulaye Sow. Tous deux anciens ministres. Ils ont été stoppés à l’Aibd alors qu’ils s’apprêtaient à voyager. Il leur a alors été notifiées des interdictions de sortie. Et ceci, d’une façon verbale. Du moins pour ce qui concerne Lat Diop.
Des restrictions de liberté à l’endroit de citoyens contre lesquels aucune poursuite n’a encore été ouverte. Bizarre. Parce qu’au Sénégal, c’est la Constitution qui défend la liberté d’aller et de venir. Et ceci pour tous les citoyens. Mieux, des restrictions ne peuvent être apportées que dans le cadre de procédures judiciaires légales à la diligence d’un juge qui en apprécie l’opportunité.
C’est ce principe fondamental que rappelle Alioune Tine de AfricaJom Center. Et nous ne pensons pas qu’il ait tort. Car, les droits des personnes interdites de sortie sont d’autant plus violés qu’une telle décision exige une notification par écrit venant d’un juge. Il est alors surprenant qu’un Gouvernement dont les hauts responsables ont subi des atteintes graves à leur liberté quand ils étaient dans l’opposition, versent dans de tels abus lorsqu’ils arrivent au pouvoir.
La reddition des comptes est sans doute une demande sociale. Mais il faudra la mener dans le respect des procédures pénales en vigueur lesquelles encadrent toute restriction dans le respect de la présomption d’innocence des personnes indexées qu’elles soient suspectes, inculpées ou accusées.
Assane Samb