La femme sénégalaise a investi pratiquement tous les secteurs de l’activité économique et sociale. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui, de facto, chefs de ménages parce qu’elles sont divorcées au veuves ou que, même si le mari est là, c’est un acteur passif dans l’épanouissement de la famille.
D’autres femmes sont chefs d’entreprises ou s’activent dans les affaires. Le secteur informel est ainsi largement entre les mains des femmes qui sont dans des activités diverses même si l’accès à la propriété et à la terre n’est pas toujours facile. D’autres femmes sont dans l’administration, les hautes sphères de l’Etat et dans les professions libérales. Les derniers bastions de résistance à la promotion féminine ont été l’Armée et les forces de sécurité. Aujourd’hui, les femmes sont admises dans leurs rangs et travaillent comme les hommes, à la sécurisation du pays.
Les femmes sont également dans les partis politiques où elles jouent des rôles de premier plan même les femmes chefs de partis ne courent pas les rues. Elles investissent beaucoup les associations et la société civile. Elles aiment vivre en coopération. A ce propos, la loi sur la parité a été pour beaucoup dans l’ascension rapide de beaucoup de femmes, elles qui ont joué les premiers rôles dans l’élection des candidats aux différentes élections.
En somme, les femmes assument leurs destins avec des fortunes diverses. Mais, celles que l’on oublie souvent, à tort, sont les femmes au foyer. Celles-là qui, du matin au soir s’occupent de la famille surtout des enfants, du ménage, de la cuisine, du linge, etc. Celles-là méritent une attention particulière parce qu’abattant un travail de titan non rémunéré mais ô combien névralgique.
La société compte donc sur les femmes pour son équilibre. Celles-ci sont d’un apport essentiel sans lequel, rien ne marche. Et dire que beaucoup d’entre elles arrivent à concilier travail et activités au foyer.
Elles sont épouses, mères et collaboratrices irremplaçables. Ce sont ces femmes à qui la journée d’aujourd’hui, le 08 mars, est dédiée. Une occasion d’introspection sur leurs rôles, leurs responsabilités, leurs problèmes et les perspectives d’amélioration de leurs conditions. Bien sûr, tout n’est pas rose dans leurs conditions. L’asservissement continue dans certains milieux et dans des foyers. Les divorces sont fréquents mais surtout les viols et autres violences faites aux femmes. Des raisons qui font que le sentiment qui se dégage est que le combat pour l’émancipation des femmes est toujours d’actualité et qu’il faut être vigilant à tout moment. Pis, les femmes, surtout chez nous, ont tendance à s’empêtrer elles-mêmes dans des logiques où elles ont du mal à sortir. Les gaspillages de ressources immenses durant les nombreuses cérémonies familiales constituent un frein de taille à l’épanouissement des couples.
Il s’y ajoute des pratiques courantes comme la dépigmentation de la peau, la monétisation à outrance des relations sociales, les dépenses ostentatoires, le snobisme, la frivolité, etc. Qu’à cela ne tienne, l’expérience a montré que plus les femmes sont instruites, plus elles surmontent ces obstacles et s’inscrivent dans une dynamique de vie plus sereine.
Pourtant, elles ont la force de hisser haut une société si elles restent positives dans les valeurs et intransigeantes dans les principes. En tant que vraies éducatrices de la famille parce que ce sont elles qui restent avec les enfants, elles ont la capacité de préserver les valeurs, d’impulser haut leurs maris et leurs enfants grâce à leurs énergies positives et à leurs volontés. Mais, l’inverse aussi est valable. Ce ne sont pas les jeunes qui sont l’avenir de la société mais plutôt les femmes. Car, ce sont elles qui influencent, orientent et éduquent les jeunes…et tiennent en respect leurs maris.
Donc, la femme est le miroir de la société. Si elle se porte bien, la société se portera bien. Ou je me trompe ?
Assane Samb