Depuis sa création en 1991, la Journée Mondiale du Diabète, organisée chaque 14 novembre, est le symbole d’une mobilisation collective. Son objectif : faire connaître le diabète, sa prise en charge et les moyens de le prévenir.
Cette mobilisation et sensibilisation mondiale au diabète est reconnue officiellement par les Nations Unies, conduite par la Fédération Internationale du Diabète (FID) et portée par toutes les associations nationales des différents pays. Chaque 14 novembre, la Journée mondiale du diabète est commémorée. C’est l’occasion de sensibiliser à l’impact du diabète sur la santé des personnes et de souligner les possibilités de renforcer la prévention, le diagnostic et le traitement du diabète.
Pourtant le président de l’Association Sénégalaise de Soutien aux Diabétiques (Assad), Baye Omar Guèye, avait une fois souligné la progression alarmante du diabète et son impact dévastateur sur la population sénégalaise. Selon lui, les coûts élevés liés à la prise en charge du diabète, en particulier du type 1, placent une pression financière écrasante sur de nombreux patients, avec des défis d’accessibilité aux soins pour une grande partie de la population. « Le diabète de type 1 coûte 75 mille par mois au patient et 900 mille F Cfa pour l’année avec l’insuline et les analyses à faire. « Ce sont des coûts élevés. Nous avons des malades à l’intérieur du pays et l’insuline n’est accessible qu’à 10% de la population générale des diabétiques. 85% des diabètes de type 2 sont liés à un mode de vie à savoir la mauvaise alimentation modifiable, et 10 à 15% du diabète de type 1 ont une maladie auto-immune, notamment les enfants avec une cause génétique : diabète néonatal », a déclaré Baye Oumar Guèye.
Il a aussi révélé que 500 enfants sont suivis par le programme depuis 2018. «On dénombre 14 enfants diabétiques au Sénégal dans tous les centres de prise en charge. Les enfants mangent dans les cantines (malbouffe) en plus du sédentarisme. Cela va augmenter la population de diabétiques », a-t-il expliqué.
Plus de soixante mille patients sont suivis ‘’régulièrement’’ au centre de prise en charge du diabète Marc Sankale de l’hôpital Abass Ndao, a révélé sa directrice, Professeur Maimouna Ndour Mbaye, signalant que ce centre reçoit, aujourd’hui, 2500 cas par an, contre 200 en 1965. »Au niveau national, le centre Marc Sankale est passé de 200 nouveaux cas par an, à son ouverture en 1965, à plus de 2500 nouveaux cas annuels », a-t-elle indiqué.
Quoi de neuf dans la recherche contre le diabète ?
Un nouveau gène déterminant dans le développement du diabète chez l’homme a été identifié. Ces résultats, publiés dans la revue Nature Medicine sont issus d’un travail collaboratif entre le service du Pr. Marc Nicolino des Hospices Civils de Lyon et l’équipe INSERM- Institut Cochin de Cécile Julier.
Les causes du diabète de type 1 et de type 2 sont multifactorielles. Cependant, certains rares cas de diabète sont le résultat de défauts d’un seul gène. On parle alors de diabète monogénique. Une équipe internationale représentée notamment par les groupes du par le Pr Marc Nicolino, chef du service d’endocrinologie et de diabétologie pédiatriques et des maladies héréditaires du métabolisme et la chercheuse INSERM Cécile Julier à l’Institut Cochin ont montré, dans un article publié dans Nature Medicine, que des variations génétiques du gène ONECUT1 sont impliquées dans plusieurs formes de diabète. Ce gène code pour un type de protéine qui joue un rôle majeur dans le développement du pancréas ainsi que du foie.
L’étude a été réalisée à partir d’une analyse clinique et génétique détaillée d’une famille française présentant des cas de diabète néonatal et de diabète de l’adulte. Les scientifiques montrent notamment que lorsque les deux allèles du gène sont mutés, les personnes sont atteintes d’une forme très grave de diabète néonatal, associé à un pancréas de petite taille et à l’absence de vésicule biliaire. Lorsqu’un seul allèle est muté, un risque élevé de diabète de l’adulte est observé. Enfin, l’étude souligne aussi que des variations génétiques localisées près de ce gène, affectant sa régulation, sont associées à un risque accru de diabète de type 2 classique.