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Leur immunité parlementaire levée, Moustapha Diop et Ndèye Saly Diop livrés à la justice

L’Assemblée nationale a voté, avec une écrasante majorité, la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop et Salimata Diop, deux figures familières de l’ancien régime, désormais livrées à la rigueur d’une instruction judiciaire. Pour ces deux anciens ministres, l’atterrissage est brutal : du prestige de l’exécutif au banc des suspects, il n’aura fallu que la publication d’un rapport accablant de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds Force-Covid-19 pour les précipiter dans l’arène judiciaire. Que leur reproche-t-on exactement ? D’abord à Moustapha Diop, alors ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, d’avoir eu entre les mains 2,5 milliards de francs Cfa pour l’achat de masques, une manne publique dont l’utilisation reste, aujourd’hui encore, drapée dans l’opacité.

Moustapha DIOP, emporté par les « masques » 

À sa collègue Salimata Diop, ex-ministre de la Femme, on impute la gestion trouble d’une enveloppe de 150 millions F cfa. En cause, des pièces justificatives recyclées, des doublons troublants de bénéficiaires supposés, des décharges douteuses, des achats privés sous couvert de commandes ministérielles, et jusqu’à des signatures falsifiées. Bref, un inventaire à la Prévert de tout ce que la gestion des fonds publics ne devrait jamais tolérer. Le rapport de la Cour des comptes n’a pas seulement fait l’effet d’un électrochoc. Il a donné des noms, des chiffres, des procédés. Et face à cette cascade de révélations, l’Assemblée a tranché. 116 voix sur 124 se sont prononcées pour la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop. Quant à Salimata Diop, l’exposé détaillé du rapporteur, Marie Angélique Mame Selbé Diouf, a peint un tableau qui, malgré la ligne de défense de l’intéressée, laissait peu de marge à l’indulgence.

Ndeye Saly DIOP, mouillée par son Dage


Au centre de cette affaire, une question juridique mais aussi profondément politique, jusqu’où va la responsabilité d’un ministre ? Salimata Diop affirme qu’elle ne signait ni les décharges ni les justificatifs, que le Dage gérait tout. Que sa fonction ne l’amenait ni à contrôler ni à valider la conformité des dépenses. Autrement dit, elle pilotait, mais le crash serait le fait de ses techniciens. Une ligne de défense classique, mais aujourd’hui fragilisée par des témoignages concordants, y compris ceux du Dage lui-même, qui reconnaît avoir agi sous instructions. Il est certain que cette affaire interroge sur les habitudes de gestion au sein des ministères, mais aussi sur les jeux de défausse entre niveaux hiérarchiques. On invoque la séparation des tâches, la délégation de signatures, les pratiques administratives… mais face aux montants en cause et à l’ampleur des irrégularités, ces explications ne suffisent plus. La parole ministérielle, jusqu’ici protégée par le voile de l’immunité parlementaire, devra désormais se confronter à celle des juges.

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