Il est techniquement impossible d’organiser les élections locales en mars prochain. C’est la conviction de Modibo Diop, ex DG de l’Aser et ingénieur Polytechnicien.
L’exigence posée par l’opposition à savoir le respect du calendrier républicain et la tenue des élections locales et départementales prévues en mars prochain, semble difficile à respecter. « Je suis responsable politique à Colobane, Fass, Gueule-tapée. Je parle technique. Quand on regarde le scénario des négociations, il va falloir réviser le code électoral sur beaucoup de points. Il va falloir poser un ensemble d’actes au niveau de l’Assemblée nationale parce qu’un code électoral aussi il faut l’amener au Parlement pour qu’une loi en découle. Quand on regarde tout ça, je pense que sur le plan technique, on n’aura pas le temps de faire des élections locales en 2021. Ce n’est pas possible », justifie-t-il. Poursuivant sur l’impossibilité de respecter le calendrier républicain, Modibo Diop soulève le problème financier. « Sur ce plan, avec la pandémie à Covid, je ne vois pas l’intérêt d’organiser des élections qui vont encore coûter des milliards alors que le pays a des difficultés financières », a-t-il fait remarquer. Par conséquent, il propose de « reporter les locales en 2022 et de les coupler en même temps avec Les législatives comme ce fut le cas en 1996. » Quid du statut et chef de l’opposition ? Modibo Diop milite en faveur de Idrissa Seck arrivé deuxième à la Présidentielle de 2024 derrière le candidat Macky Sall. « Quand on se base sur les élections, notamment la Présidentielle, naturellement c’est le président Idrissa Seck qui a le leadership légitime pour avoir le statut de l’opposant en chef. Ça, ce sont les chiffres. Vous ne pouvez pas le mettre derrière et mettre un autre à sa place », soutient-il.
Il s’est également du mode désignation des maires qui désormais seront élus au suffrage universel direct.
«Le mode actuel de désignation des maires ne respecte pas souvent le vote des électeurs car il résulte le plus souvent soit d’un marchandage avec les conseillers municipaux ou soit de la volonté politique du chef du parti, ainsi le détournement du vote des populations est chose fréquente pour désigner le maire des communes. Pour lui, c’est une injustice qui vient d’être corrigée.
Lui-même a été victime de ce mode antidémocratique de désignation du maire dans sa commune de Colobane Fass Gueule Tapée. Après avoir battu campagne comme tête de liste de la coalition Sopi en 2009 et après avoir remporté les élections, le Président Abdoulaye Wade décida de mettre à la tête de la commune un autre candidat. Il s’agit de la mairesse semi analphabète, Seynabou Wade.
M.BA et C.M.SARR