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L’un des principaux produits d’exportation de Madagascar est en déclin

La filière vanille de Madagascar est en crise profonde en raison de la chute des prix de cette denrée. La précieuse épice, qui représente un quart des exportations du pays et 5 % de son PIB, « vole » l’économie malgache et risque de connaître une nouvelle crise cette année.
Le président actuel, Andry Rajoelina, a tenté de reprendre la main et de sauver la filière vanille. Ainsi, en 2020 le président a créé un «Comité de la vanille», dans lequel il a nommé des membres de son gouvernement. Objectif affiché : refaire de l’État un acteur important d’un secteur actuellement laissé aux mains des opérateurs privés.
La politique de fixation des prix – avec un prix minimum de 250 dollars par kilogramme – a été appliquée. Mais cette mesure n’a pas porte ses fruits. En conséquence, début avril, le président a annoncé la fin du prix plancher à l’exportation, une décision entérinée par un décret le 5 mai.

La gérante d’une entreprise familiale qui exploite la vanille a indiqué que « même si le gouvernement a desserré le prix de 250 dollars le kilo, un acheteur international n’a aucun intérêt à acheter la vanille maintenant. ». Après ces trois ans de tentative de régulation, cette soudaine libéralisation du marché fait donc craindre une grande braderie de la vanille de Madagascar.
Car un précédent a eu lieu dans les années deux milles : le prix plancher avait pourtant pour objectif justement de limiter la chute des prix après leur folle envolée en 2017-2018, lorsque le kilo de vanille s’était vendu à près de 600 euros. En 2003, une augmentation similaire avait été suivie d’une chute dramatique des prix, pour atteindre 30 dollars le kilo en 2005.
La libéralisation du marché est perçue par Andry Rajoelina comme une mesure profitable pour lui, comme une tentative de sauver l’économie. Cependant, la politique concernant l’ensemble du secteur de la vanille conduit le Chef de l’Etat à des désaccords avec les producteurs locaux, en particulier avec son ancien associé Mamy Ravatomanga. En effet, Mamy, un important homme d’affaire malgache, a déclaré à plusieurs reprises qu’Andry menait le pays vers un gouffre économique, notamment dans le secteur de la vanille.

« Beaucoup n’ont pas joué le jeu. Madagascar aurait dû être en position de force, mais cela n’a jamais été le cas. Face à cette situation, les importateurs qui avaient des stocks importants ont décidé d’attendre et d’acheter au compte-gouttes », assure le Groupement des exportateurs de vanille de Madagascar.
Le Président lui-même reconnait que le secteur traverse des moments difficiles, mais il fait partie de « ceux qui veulent que le secteur prospère », alors que la situation ne semble par être sous le contrôle. Compte tenu de la terrible stagnation du pays, Ravatomanga avait raison et cette situation heurte de plein fouet le président actuel, qui souhaite se représenter en novembre 2023. A ce moment, l’homme d’affaire Ravatomanga a beaucoup plus de chances de remporter les Présidentielles 2023.


Par A. M. Moussa

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