Macky Sall, ancien président et désormais tête de liste de la Coalition Takku Wallu Sénégal, a choisi d’adresser un message fort à ses concitoyens. À l’approche des élections législatives prévues pour le 17 novembre, Macky Sall a justifié sa décision de diriger la coalition en revenant sur sa volonté de répondre à une situation qu’il juge préoccupante.
Dans son communiqué exploité par Seneweb, Macky Sall a d’abord exprimé sa « solidarité et [sa] compassion » envers les victimes des inondations récentes. Il a rappelé son engagement passé, notamment lors de la transition pacifique du pouvoir après l’élection de mars, et a affirmé avoir laissé un pays sur la voie de l’émergence économique, malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19 et les répercussions d’une « guerre majeure » à l’échelle mondiale.
L’ancien chef de l’Etat a décrit un tableau sombre de la situation actuelle du pays en évoquant des « acquis gravement menacés » et une économie en difficulté. Il a pointé du doigt la dégradation de la note souveraine du Sénégal par deux agences d’évaluation, liée à des « affirmations intempestives, calomnieuses et sans fondement ». Il a également dénoncé des scandales non résolus, notamment ceux concernant l’ONAS et l’ASER, qui, selon lui, sapent la confiance des investisseurs et compromettent l’avenir économique du pays.
Dans une missive acerbe, l’ancien président a accusé le gouvernement en place de populisme et d’un manque de cohérence. Il affirme que « le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance ». Il a mis en exergue la nécessité d’une action urgente face aux urgences signalées par les populations, notamment les victimes des inondations, et a critiqué l’incapacité du gouvernement à tenir ses promesses électorales.
Macky Sall a également relevé les dysfonctionnements institutionnels. Il a cité la dissolution de l’Assemblée nationale et les tensions au sein du pouvoir exécutif comme preuves d’une « grave inversion des rôles entre le Premier Ministre et le Chef de l’État ». Il a mis en garde contre une dérive vers « le populisme et l’autoritarisme » qui, selon lui, menacent la démocratie sénégalaise et pourrait mener le pays à la dictature.
Face à ces défis, Macky Sall a présenté un programme en sept points pour la coalition Takku Wallu Sénégal, axé sur la restauration du fonctionnement régulier des institutions, la mise en place d’un gouvernement d’union et de stabilité, et des programmes d’urgence pour les victimes d’inondations et les jeunes. Il a également proposé de rationaliser les institutions, réduire le coût de la vie, et relancer les projets du Plan Sénégal Émergent.
L’appel de Macky Sall se veut un « sursaut citoyen d’envergure » pour transcender les clivages partisans et mobiliser la nation face aux « dangers qui s’accumulent ». En saluant le soutien du Président Abdoulaye Wade et des leaders de la coalition, il a exprimé son espoir d’une « démocratie apaisée » et d’un « dialogue serein entre les institutions » après les élections. Le quatrième président de la république de conclure : « C’est à cela que je vous convie, mes chers compatriotes ».