La connexion à internet : cet outil de travail devenu indispensable est bien contrôlé par l’Etat qui, avec ces manifestations, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Des usagers dont l’activité tourne autour de la connectivité ont eu peur. Pour Mamadou Sy Albert, les priver d’internet est source de lamentations sociales.
Depuis quelques jours, l’accès à l’internet est difficile, voire impossible. Les internautes ne cessent de se plaindre à cause de « l’atteinte aux droits à l’information citoyenne. » Bien des réseaux sociaux ne fonctionnent plus. La bande passante est quasi réduite dans la région de Dakar. A l’intérieur du pays, l’impact est encore plus désastreux.
Le Sénégal est ainsi pratiquement coupé du monde. Selon Mamadou Sy Albert analyste, cette conjoncture désagréable aura des conséquences insoupçonnées sur les médias en ligne et sur toutes les entreprises travaillant en priorité dans le secteur des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. En effet, hier, malgré la reprise timide de l’activité économique, les banques n’ont pas ouvert. Quelques-unes ont été incendiées. C’est le cas pour la Sgs sis au croisement Case bi. « Les secteurs du transfert d’argent et du paiement en ligne ressentiront les effets pervers des perturbations du net. Les secteurs de production traditionnelle et du tourisme seront évidemment touchés par le ralentissement de l’internet.
Les mauvais souvenirs de la pandémie du Covid-19 hantent de nombreux esprits libres, les accros de la toile et de la télévision numérique. Le gouvernement en a décidé ainsi », a-t-il dit. Les internautes ont d’ailleurs initié des formules pour accéder à l’internet et aux réseaux sociaux par de nouvelles applications. D’aucuns ont téléchargé VPN, d’autres Psiphone etc.
La défiance citoyenne aux pouvoirs publics est alors ouverte dans la toile. « Un nouveau front de lutte se dessine à l’horizon. Le gouvernement devra tenir compte de ce front de résistance numérique des citoyens aspirant à la liberté d’expression et à l’accès aux informations fiables et crédibles. Internet fait partie de la vie du sénégalais. Le priver de cet outil de travail et de communion constitue une source de lamentations sociales et de crispations des luttes contre le pouvoir », argue l’analyste. Il fait savoir que « la raison d’état dicte sa loi implacable à tous les citoyens et à tous les acteurs de la société. Car, les décideurs ne mesurent certainement pas les conséquences de cette décision. »
Et de poursuivre : « Une première au Sénégal et les pertes économiques seront énormes. Les frustrations seront multiformes. La conjugaison des pertes économiques, des frustrations, les atteintes aux droits et aux libertés publiques collectives et individuelles vont être des leviers de révoltes pacifiques des citoyens confinés. Le pire serait l’inefficacité de cette décision brusque », souligne Albert. Tous croisent les doigts dans l’espoir que les manifestations se dissipent pour une reprise rapide des activités économiques.