Le préfet de Dakar a finalement autorisé le rassemblement de Yewwi Askan Wi prévu ce mardi au terrain ‘’Acapes’’ des Parcelles assainies. Un premier semblant de dégel sans doute après le mot d’ordre donné par les ténors de l’opposition, appelant leurs militants à sonner la mobilisation, « avec ou sans autorisation » de l’autorité administrative. Mais, les enjeux sécuritaires qui maintiennent la police en état d’alerte vont au-delà de ce meeting. Pour cette journée du 14 mars donc, il n’y a aucun risque de confrontation entre la police et les manifestants.
Les forces de défense et de sécurité ont juste reçu l’ordre « de refuser les débordements ». Autrement, elles sont simplement appelées à encadrer la manifestation. Mais, si la journée de ce mardi autorise les policiers « à prendre du thé », pour reprendre les termes d’une source policière, telle ne sera pas le cas pour les heures qui suivront le grand rassemblement exclusivement politique de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) prévu aux Parcelles Assainies.
Le procès qui oppose Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko autour de l’affaire Prodac cristallise, en effet, toute l’attention dans les rangs des forces de défense et de sécurité. Prévu le 16 mars prochain, ce procès a été l’un des sujets majeurs de la réunion tenue dans la soirée d’hier par les autorités de la police et de la gendarmerie. Les forces de défense et de sécurité en sont conscientes : cette journée du 16 mars ne saurait être gérée comme une « journée ordinaire ». Les enjeux autour de ce procès dont l’issue peut être fatale pour le candidat déclaré, Ousmane Sonko, dépassent un simple « problème juridique » autour d’un lapsus diffamatoire.
Condamné pour délit de diffamation une probabilité que n’exclut pas le garde des sceaux le leader de Pastef se verrait ainsi « banalement » exclu de la prochaine élection présidentielle, avant même le verdict de l’affaire Adji Sarr dont les charges sont plus graves encore. Toutes choses qui confirment que ce dégel d’un jour ne peut être que momentané. En attendant, les forces de police restent en alerte maximale, le temps que les Rg bouclent l’exploitation de leurs fiches. Le Sénégal peut retenir son souffle.
Elhadji M. NDIAYE